On connaît tous le sport adapté pour personnes handicapées mais pour les jeunes autistes, l'intérêt, c'est au contraire d'être intégrés avec des groupes d'enfants dits ordinaires, dans les sections sportives des clubs. Une initiative lancée il y a un peu plus de 3 ans par l'ASPTT.
Pendant son cours d'expression corporelle, une fois par semaine, Charlotte, autiste de 5 ans, retrouve son petit groupe de camarades de son âge, au sein du club multisport de l'ASPTT de Montpellier.
Le jeu, cet après-midi là, est une adaptation des chaises musicales, avec des tapis. Un exercice que Charlotte a parfaitement compris.
Depuis 2 ans tous les mercredis, elle qui souffre d'un autisme léger pratique le sport avec ce groupe d'enfants dit ordinaires (ou neurotypiques en langage professionnel)
Une compréhension surtout visuelle
Margot Aigon, enseignante en activité physique adaptée, est là pour l'aider en cas de difficulté de compréhension.
Margot aide aussi Charlotte à avoir un comportement adapté grâce à un système de récompenses, que la fillette peut visualiser sur une tablette tactile : une étoile gagnée chaque fois que la consigne est bien suivie, et quand toutes les étoiles sont obtenues, des chatouilles en récompense.Pour les enfants autistes, c'est la verbalisation des émotions qui est difficile. On essaie d'apprendre à les gérer.
Grâce au sport, Charlotte apprend aussi la frustration de l'échec que connaissent beaucoup d'enfants autistes.
Mais surtout elle s'épanouit et a fait de gros progrès,perceptibles aussi en dehors des séances de sport, comme le constate sa mamanVéronique Triboulet.
Maintenant Charlotte va vers les autres, elle arrive à faire des exercices comme les autre, elle est intégrée dans le groupe c'est super.
Une intégration dans le groupe essentielle pour progresser
Pendant que Charlotte participe à une séance de motricité, Mehdi, 12 ans, lui aussi autiste, apprend à nager dans la piscine voisine.Depuis 3 ans, il prend des cours de natation avec des enfants qui ne souffrent pas de son handicap et qu'on qualifie de neurotypiques.
La seule différence, c'est que Médhi a besoin d'un support visuel pour comprendre l'exercice.
Au bord du bassin, son enseignante de sport adapté utilise donc, elle aussi, une tablette tactile pour lui montrer l'exercice à faire, grâce à des petites vidéos.
Mais pour Medhi, ce qui a tout changé, c'est d'être au contact des autres enfants, comme l'explique sa maman Sonia.
Medhi a des difficultés au niveau de l'interaction sociale et si on le met avec des enfants neurotypiques, il va observer et apprendre des gestes sociaux, ça lui a donné plus de confiance et on l'a senti à lécole et dans la famille.
Depuis le lancement de cette intiative en 2015, l'ASPTT de Montpellier a intégré une trentaine d'enfants autistes, âgés de 2 à 12 ans, dans ses cours.
Le label solidarité autisme du Montpellier Métropole ASPTT
Le club multisports montpelliérain est à l'origine d'une expérience pilote qui a permis à des enfants autistes de pratiquer un sport au milieu des enfants "ordinaires" tout au long de l’année, avec le soutien de deux éducatrices en complément des coachs sportifs des différentes sections.À partir du projet pilote mené par le Montpellier Métropole ASPTT, la Fédération des ASPTT a lancé, avec le soutien de la Fondation Orange, un programme éducatif et sportif pour les enfants autistes de 12 mois à 18 ans, dans toute la France.
La généralisation de ce dispositif a été officialisée en 2016, au Comité National Olympique et Sportif Français, par la signature d’une convention.
Depuis la saison 2017-2018, c'est devenu un label à part entière de l’offre sportive des ASPTT.
Objectif : permettre en 2020, d’inclure 100 enfants autistes par le sport dans les clubs ASPTT.