Le 9 juin 2024, les Français iront voter pour élire leurs 81 députés européens. Parmi les listes qui se positionnent sur la ligne de départ, celle du président de la Fédération nationale des chasseurs. Dans le Top 5 des candidats en position éligible, deux personnalités du Languedoc, l'ancien rugbyman Louis Picamoles et Laurent Jaoul.
Chasse, pêche, rugby et traditions. À six mois des élections européennes, le patron des chasseurs Willy Schraen a dévoilé, ce mardi, les premiers candidats de son "Alliance rurale". Ce n'est pas un parti politique mais "la voix des valeurs de la ruralité".
Le coup médiatique est réussi pour cette déclaration de candidature. Dans une salle aussi étroite que bondée, à l'étage d'un restaurant auvergnat à Paris, Willy Schraen a lancé cette campagne qu'il rumine depuis des mois.
"Notre combat n'est pas celui d'irréductibles Gaulois réfractaires", a affirmé la tête de liste de cette nouvelle "Alliance rurale", chantre d'une "ruralité heureuse" qui "demande simplement qu'on lui foute la paix".
Willy Schraen a dévoilé une dizaine de noms parmi ses futurs colistiers, il fera de même fin janvier avec 15 à 20 nouveaux candidats. La liste définitive sera officielle en mai.
C'est désormais officiel : je suis candidat aux élections européennes sur la liste @Lalliancerurale 🇲🇫 🇪🇺 pic.twitter.com/A3Lxfo65c7
— Laurent Jaoul (@laurentjaoul) December 5, 2023
L'ancien rugbyman Louis Picamoles et le maire de Saint-Brès, Laurent Jaoul, intégreront le quinté de tête, assuré de siéger à Bruxelles, en cas de score supérieur à 5% au scrutin de juin prochain.
Laurent Jaoul, 54 ans : "il faut sauver la ruralité"
Le maire de Saint-Brès, conseiller communautaire de la métropole de Montpellier, est partant pour l'aventure. Laurent Jaoul, sans étiquette mais un temps proche des Républicains, veut être "une alternative rurale à la dictature verte". Il sera 3e de liste.
Il y a deux éléments fondateurs de l'Alliance rurale. La proposition de loi anticorrida avortée de décembre 2022 et le grand rassemblement pour la défense de la ruralité le 11 février 2023 à Montpellier. Là, on s'est dit... fini la réflexion, il faut y aller ! Il faut sauver la ruralité face à la dictature verte et face à l'écologie punitive.
Laurent Jaoul, colistier "Alliance rurale" pour les Européennes 2024France 3 Occitanie
"Notre but ultime est d'être un maximum d'eurodéputés et de pouvoir former à Bruxelles un groupe d'élus indépendants de la ruralité alliés avec des homologues espagnols et italiens notamment qui vont dans le même sens que nous. Nous ne voulons pas d'alliance avec des partis politiques, ce qui ne nous empêchera pas de voter des textes qui nous semblent utiles et de bon sens", explique Laurent Jaoul.
Louis Picamoles, 37 ans : "nous sommes apolitiques, c'est la liberté"
L'ancien rugbyman Louis Picamoles, passé par les clubs de Montpellier, Toulouse et Northampton se lance aussi dans la bataille. C'est une première en politique pour l'ex-international 3e ligne du XV de France.
J'ai cette opportunité grâce à des rencontres. Je me reconnais dans le combat, la mentalité et les valeurs de cette liste. J'y vais pour faire bouger les choses, pour être acteur. Pour promouvoir la ruralité, le monde agricole, le patrimoine. J'ai dit oui car nous sommes apolitique et c'est cette liberté qui me plait.
Louis Picamoles, colistier "Alliance rurale" pour les Européennes 2024France 3 Occitanie
Avec Jaoul et Picamoles, la jeune "reine d'Arles", Camille Hoteman, native de Montpellier, à seulement 25 ans, cette ambassadrice des traditions provençales et taurines devrait figurer en deuxième ou plus probablement en quatrième position.
Certains se contenteront d'une place symbolique sur cette liste, comme l'Héraultais Robert Margé, chef de file des éleveurs de taureaux. À 69 ans, il veut simplement être un soutien actif. Mais les têtes pensantes de l'Alliance rurale espèrent le faire changer d'avis afin qu'il figure dans le Top 15.
Willy Schraen, tête de liste : "on défend le bon sens paysan"
Avec pareil attelage, preuve est faite que ce n'est "clairement pas une liste de chasseurs", a affirmé celui qui incarne pourtant depuis 2016 ce puissant lobby et son million d'adhérents.
Soucieux de "remettre l'église au milieu du village", il a aussi d'emblée démenti les rumeurs d'un "stratagème politique imaginé au Château pour servir l'intérêt de l'Elysée". Hypothèse toutefois nourrie par son soutien répété à Emmanuel Macron, en 2017 comme en 2022.
"Nous ne sommes pas les soldats occultes d'un parti politique", a-t-il insisté, jurant de "ne suivre que le bon sens paysan" contre "les normes qui nous étouffent tous". Et dans ce combat pour "l'art de vivre à la française", a-t-il insisté, "nous ne transigerons pas, nous ne sommes pas à vendre".
Une liste "apolitique" donc, qui entend envoyer des élus au sein d'un futur "groupe ruralité" au Parlement européen. Mais qui n'a "pas vocation à devenir un parti politique" au-delà de la prochaine élection.
Les Européennes en France
Les élections européennes ont lieu au suffrage universel direct à un tour. Les Français voteront le dimanche 9 juin 2024.
Les candidats sont élus pour cinq ans selon les règles de la représentation proportionnelle à scrutin de liste, à la plus forte moyenne.
La France aura 81 représentants, des eurodéputés, pour cette 10e mandature qui travailleront de 2024 à 2029. Au total, le Parlement européen comptera 720 députés issus des 27 pays de l'UE.