NUPES : l'union LFI-PS a vécu, explications, moratoire, discorde, la gauche est en crise pour les élections européennes

Nathalie Oziol, députée NUPES-LFI de l'Hérault et Pierre Jaumain, secrétaire fédéral du PS du Gard sont les invités de Dimanche en politique, ce 29 octobre à 11h25, sur France 3 Occitanie. Un débat autour de la gauche avant les élections européennes intitulé : "Fin de la NUPES, quelle gauche demain ?

Les élections européennes de 2024 en France se tiendront le 9 juin afin d'élire les 81 eurodéputés représentant la France au Parlement européen. Ils siégeront 5 ans.

Lors de la mandature sortante, la majorité présidentielle (Renaissance) et le RN avaient fait jeu égal avec 23 eurodéputés chacun. EELV obtenait 13 représentants, LR 8, LFI 6 et le PS 6 également.

L'éclatement d'une récente union

La NUPES créée pour les Législatives de 2022 (151 députés sur 577) est en grande crise. La coalition de gauche qui se portait déjà mal depuis des mois a éclaté à la suite de la position considérée comme ambiguë de LFI et de Jean-Luc Mélenchon sur l'attaque terroriste du Hamas en Israël.

Le Parti socialiste a suspendu sa participation à la coalition, et le Parti communiste est sur la même ligne. Bref, la NUPES, Nouvelle Union populaire écologique et sociale, est morte. Et dimanche dernier, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a planté un clou de plus dans le cercueil de l'union : "Il est devenu clair que le point de non-retour est franchi", a-t-il écrit dans son blog, accusant les partenaires de l'alliance d'en être responsables.

Mais à l'Assemblée nationale et dans les territoires, on n'entend pas enterrer déjà cette alliance qui avait suscité l'espoir des électeurs de gauche en 2022.

Un moratoire et des discussions

Cette semaine, les représentants de LFI ont envoyé un courrier à la direction du PS pour demander des éclaircissements.

Nous voulons des explications sur la nature de ce moratoire et sur ses conséquences. Pour l'instant, à l'Assemblée, le PS ne signe plus les motions de censure du gouvernement avec nous mais certains députés PS les votent. Le PS a retiré toute références à la NUPES dans sa dénomination officielle mais appelle à plus de rassemblement de la gauche pour gagner. Rien n'est claire.

Nathalie Oziol, députée LFI-NUPES de la 2e circonscription de l'Hérault.

Bref, rien ne va plus entre les alliés de circonstances d'hier.

Déjà pour les Sénatoriales de septembre 2023, la France insoumise avait critiqué avec véhémence la constitution de listes d'union entre le PS, le PCF et EELV, excluant ainsi LFI. Ces derniers y ont vu la volonté de rompre l'alliance, tandis que les partis concernés par l'alliance expliquaient cette décision par le fait que LFI ne "possède" aucune ville d'importance, aucun département ni aucune région.

La NUPES est un accord de circonstance mais il ne doit pas vivre tout le temps et partout. Nous avons subi des attaques assez franches de Jean-Luc Mélenchon, et le PS a dit la coupe est pleine. Désormais, il faut reconstruire l'union de la gauche, se remettre au travail. Car nous ne sommes pas opposés à l'union de la gauche. Il faut un centre de gravité un peu différent et cesser de s'attaquer les uns, les autres.

Pierre Jaumain, secrétaire fédéral du PS du Gard.

Quelle gauche demain en Occitanie ?

Dans notre région, beaucoup de militants et d'élus PS n'étaient pas favorables à l'union avec LFI. Certains sont même au sein du PS sur une ligne différente de la direction et du Premier secrétaire.

Dans le Gard, chez moi, sur le terrain, nous continuons à nous parler, nous manifestons, nous agissons. Car LFI n'est pas un bloc monolithique. Le dialogue n'est pas rompu. Tout le monde n'est pas d'accord avec la direction de LFI et Monsieur Mélenchon.

Pierre Jaumain.

Pour le PS régional, il faut créer "les conditions politiques pour être majoritaire, pour peser, pour gagner". Et cela ne semble pas être avec Jean-Luc Mélenchon et sa ligne politique.

Côté LFI, les rancœurs sont tenaces contre les socialistes qui n'ont pas soutenu la NUPES.

On ne peut pas dire, il faut plus d'union à gauche et d'un autre côté faire des campagnes dissidentes comme ce fut le cas aux Législatives en Occitanie. Il y a des divisions interne au PS et certains comme Carole Delga n'ont jamais souhaité l'union avec la NUPES.

Nathalie Oziol.

Dimanche en politique, c'est ce dimanche 29 octobre à 11h25, sur France 3 Occitanie Montpellier, et en replay sur notre site Internet.

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