Il y a près de 50 ans, le barrage du Salagou a été pensé comme une réserve d'eau pour irriguer les cours d'eau en aval et fournir de l'eau potable aux communes alentours. Avec 102 millions de mètres cubes d'eau, la gestion du barrage doit s'adapter à la crise climatique et à la demande qui augmente.
Cette immense étendue d'eau située au milieu du maquis méditerranéen est précieuse. Ses 102 millions de mètres cubes d'eau retenue servent à la fois à produire de l'hydroélectricité durant l'hiver, à irriguer les cours d'eau héraultais situés en aval, fournir de l'eau potable aux communes alentour et durant l'été, offre un cadre propice aux activités de loisirs.
Mais le cumul de toutes ses activités n'est plus tenable. Le lac du Salagou doit uniquement son eau aux précipitations. Mais en 2023, le niveau de pluie a été deux fois plus bas que la moyenne des années précédentes : 420 mm au lieu de 800mm, sans compter l'évaporation qui s'accentue au fil des années.
Moins d'eau et des besoins qui augmentent
En parallèle, les besoins en eau potable augmentent dans la région. Les communes situées en aval du barrage sont en pleine explosion démographique. Et face aux sécheresses répétées dans la région, les besoins d'irrigation sont croissants.
Le département de l'Hérault, chargé de la gestion du barrage, doit s'adapter pour préserver au mieux cet or bleu. "Habituellement on faisait des lâchers continus pour produire de l'hydroélectricité en hiver et on a décidé de les arrêter. Comme ça, toute l'eau qui n'est pas lâchée l'hiver sera disponible pour les besoins de l'été" explique Cécile Retailleau, directrice du tourisme, du maritime et de l'eau au département de l'Hérault.
On faisait des lâchers continus pour produire de l'hydroélectricité en hiver et on a décidé de les arrêter.
Cécile RetailleauDirectrice du tourisme, du maritime et de l'eau au Département de l'Hérault
L'ouverture exclusive des vannes l'été permettra de lâcher jusqu'à 3,5 millions de mètres cubes, dont 2,8 millions pour l'agriculture.
Une région soumise au stress hydrique
À court et à moyen terme, Christophe Morgo, vice-président du département assure qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. "Mais j'ai peur que dans 30, 40, 50 ans, on ait beaucoup moins de précipitations, beaucoup moins d'eau" confie l'élu délégué à l'environnement.
Dans l'Hérault, "on consomme 200 litres d'eau par jour et par habitant, rappelle Christophe Morgo. C'est énorme et ça interpelle donc nous, en tant qu'élus, on est là pour communiquer cette information, mais chacun à son niveau doit faire des efforts".