Ce mardi 2 avril, les élus de la métropole de Montpellier ont validé le budget pour l'année 2024. Ce dernier comprenait la création d'un nouveau modèle de gestion des déchets. Un sujet qui fracture la majorité. Cet après-midi, le divorce a été consommé. Les écologistes, emmenées par Coralie Mantion, ont décidé de voter contre.
C'est le vote le plus important pour une collectivité territoriale. Approuvé à une large majorité par les conseillers, le budget pour l'année 2024 a été entériné, ce mardi 2 avril. Plus tard, la délibération n°10, qui portait sur la nouvelle gestion des déchets a également été votée. Une bonne nouvelle pour la majorité, mais qui marque aussi une rupture en son sein sur le dossier de renouvellement de la délégation de service public (DSP) pour l’exploitation de l’unité AMETYST. Un investissement en lien avec la gestion des déchets métropolitains, que la majorité s'attache à définir comme chaufferie "combustible solide de récupération" mais que les opposants qualifient "d'incinérateur de plastique".
Ce dossier, qui vise à transformer cette usine de méthanisation met le feu aux poudres dans la majorité métropolitaine, sur la forme avec les différentes dénominations évoquées, comme sur le fond. Certains élus écologistes, alliés au maire de Montpellier et président de la Métropole, Michaël Delafosse, y voyaient alors une trahison. En tête de la contestation, le vice-président, François Vazques s'était même vu retirer sa délégation.
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— Montpellier3m (@Montpellier3m) April 2, 2024
➡ Le budget 2024 de @montpellier3m est de 2 milliards d’euros.
Un budget en faveur de la transition écologique et la relance économique. pic.twitter.com/wB4ANvvqC6
Quatorze votes contre
Pour marquer son désaccord, le groupe écologiste, emmené par Coralie Mantion, a d'abord voté contre l'ordre du jour du conseil métropolitain du jour. "D'une part, il n'y a pas eu d'études sanitaires présentées aux élus de cet hémicycle, a justifié la vice-présidente dans l'hémicycle. D'autre part, personne ici n'a été élu pour construire un incinérateur. J'avais demandé qu’il y ait une votation citoyenne à l'échelle de la métropole pour que ce choix puisse être soumis au vote de nos concitoyens". Un référendum local qui n'a pas vu le jour.
Au moment du vote du budget, certains élus écologistes ont donc voté contre. Au total, quatorze personnes se sont opposées, trois se sont abstenues. Insuffisant pour mettre en défaut le budget présenté par la majorité... dont font partie les élus écologistes opposés au budget, Coralie Mantion en tête.
Plus tard, lors de la délibération n°10, sur le point précis de la nouvelle gestion des déchets, dix personnes se sont abstenues, onze ont voté contre. Ce point a donc été adopté.
"La suite est logique, nous la connaissons tous"
Une décision qui n'a pas manqué de faire réagir, dans l'hémicycle. Maire de Baillargues et conseiller métropolitain, Jean-Luc Messonier a directement interpellé la vice-présidente de la métropole : "Ne pas prendre part au vote aurait été une solution, mais voter contre le budget en tant que première vice-présidente (NDLR : vice-présidente en réalité)... La noblesse aurait été que tu te lèves et que tu ailles t'asseoir dans cet hémicycle et que tu ne sièges plus à la présidence."
Président du jour, en l'absence de Michaël Delafosse, Renaud Calvat a immédiatement rebondi, appelant, timidement, à la démission de l'élue écologiste : "La suite est logique, nous la connaissons tous. Elle a donné cette information il y a quelques minutes, continuons le vote du budget, et ensuite tout le monde prendra acte de ce vote. Je connais Madame Mantion, elle se mettra en corrélation avec ce qu'elle a décidé. C'est logique, c'est de la dignité, c'est évident, c'est une évidence. Je lui fais totalement confiance sur cette notion de la dignité, je n'ai pas besoin de le lui dire".
Coralie Mantion acte le divorce
Dans l'après-midi, Coralie Mantion a confirmé à France 3 Occitanie sa décision de quitter le groupe de la majorité. Elle précise : "je note une rupture du contrat de Michaël Delafosse, une ligne rouge a été franchie avec l'incinérateur à plastique et l'urbanisation de la ceinture verte de Montpellier. Nous ne faisons plus partie de l'exécutif en cohérence avec nos convictions et nos engagements de campagne envers les Montpelliérains".
À deux ans de la fin du mandat, le maire socialiste de Montpellier voit ainsi s'éloigner une partie de ses alliés, qui lui avait permis de conquérir la mairie, en 2020, après une alliance en vue du second tour.