Les lycéens ont expérimenté ce lundi 22 juin, la nouvelle épreuve du baccalauréat voulue par Jean-Michel Banquer : le grand oral. Nous avons recueilli leurs impressions à la sortie du Lycée Joffre à Montpellier.
Rien ne les distingue des autres : pas de veste, ni de cravate. Pas de cris de joie, ni de larme. C’est plutôt détendu que les futurs bacheliers quittent le lycée Joffre cette après-midi à Montpellier. «Ça va ça s’est bien passé, je suis plutôt confiant ».
Guillaume Lemoine, grand et blond vient de répondre à une question devant le jury : « Quelle est l’ampleur de la surveillance des réseaux par le gouvernement des Etats-Unis, et comment la fiction s’en fait l’écho ? » Après 20 minutes de préparation, il a pu faire un exposé de ses arguments pendant 5 minutes. « J’étais stressé, mais comme chaque personne qui passe le bac. Une fois qu’on est devant le jury et qu’on commence à parler finalement ça va. »
L’argumentation plutôt que le bachotage
Ce grand oral est une des mesures phare de la réforme du baccalauréat voulue par le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Un nouveau format inédit, censé gommer les inégalités entres les élèves en favorisant les capacités orales et non le bachotage. Car en plus des connaissances brutes, ce sont surtout les capacités d’expression et d’argumentation qui vont être évaluées. Un format inhabituel pour certains lycéens, qui n’ont pas forcément été encouragés à s’exprimer à l’oral durant leur parcours scolaire.
"J’espère avoir au-dessus de la moyenne, mais sinon je sais déjà que j’aurai mon bac donc ce n’est pas si grave"
« Clairement, c’était l’épreuve la plus stressante pour moi. Je ne trouve qu’on n’était pas spécialement préparé à faire ça. J’espère avoir au-dessus de la moyenne, mais sinon je sais déjà que j’aurai mon bac donc ce n’est pas si grave » explique Léa De Fatima, qui passe son bac STMG cette année.
Un examen adapté
Si le contenu de cette épreuve est resté longtemps flou pour les lycées comme les professeurs, la crise sanitaire est venue grandement perturber la préparation de cette épreuve. Les lycéens auraient dû préparer deux questions depuis la classe de première, en lien avec leurs deux enseignements de spécialité, ce qui n’a pas été le cas.
Les situations étant très inégales d’un établissement à l’autre, l’épreuve a été adaptée. Les élèves ont donc pu garder leurs notes avec eux durant leur exposé, ce qui a grandement rassuré Adelin Guillen, en terminale générale, spécialité sciences-politiques. « C’est vraiment bien qu’il y ait eu cette indulgence et qu’on ait pu avoir des notes. Je n’en avais pas vraiment besoin mais ça réconforte et ça rassure. » Et le jury semble avoir été tolérant. « Ils ont posé des questions complexes, mais ils étaient très sympa et compréhensifs. Je suis assez sereine finalement » affirme Léa.
Un premier pas vers les études supérieures
Ce grand oral c’est aussi l’occasion pour beaucoup de se préparer à des études supérieures, où l’oral aura de plus en plus de place. Une échéance à laquelle ces candidats au supérieur pensent déjà. « Je pense que c’est bien. Ça nous met en condition pour plus tard » affirme Léa.
"C’est un bon début pour commencer cet apprentissage de l’oral"
«Les jeunes en entreprise n’ont pas forcément l’habitude de travailler en groupe est de s’exprimer à l’oral en public en étant à l’aise. C’est un bon début pour commencer cet apprentissage de l’oral » rajoute Adelin, qui hésite encore à se lancer dans la pâtisserie ou à entrer en fac de d’histoire et de géographie.
Le Grand oral représente 10 % de la note finale du baccalauréat pour la filière générale, et 14 % pour la filière technologique. Les résultats sont attendus début juillet.