À partir du 5 septembre prochain, les transports en commun seront gratuits le week-end pour les résidents de la métropole de Montpellier. Il s'agit de la première phase d'un projet qui doit amener à l'exonération totale.
Transition écologique, attractivité du centre-ville, pouvoir d’achat, inclusion sociale, décongestion du trafic : les atouts prêtés à la gratuité des transports en commun étaient nombreux dans le programme de Michaël Delafosse. Après avoir été votée en conseil municipal fin juillet, l'une des promesses-phare du candidat aux municipales, désormais maire socialiste de Montpellier, est en passe de devenir une réalité. Tout du moins partiellement, dans un premier temps.
Calendrier
Les modalités détaillées ce mercredi 26 août prévoient effectivement une mise en place progressive de la mesure. Première étape le samedi 5 septembre avec la création d'un "pass week-end" gratuit pour les quelque 457 800 habitants de Montpellier Méditerranée Métropole. Elle devrait être suivie, "d'ici la mi-mandat", de la gratuité en semaine pour les personnes âgées et les jeunes, puis pour l'intégralité des habitants de l'agglomération.
Mode d'emploi
Pour pouvoir voyager sans monnaie débourser les samedis et dimanches, les usagers du réseau TaM devront tout de même se munir d'un titre de transport. La validation à bord est toujours obligatoire à chaque trajet, afin d'"évaluer la fréquentation par ligne et ainsi ajuster l’offre de transport", précise la métropole. En cas de contrôle, il faudra être en capacité de présenter une pièce d'identité.
Le support peut-être aussi bien l'application M'Ticket, déjà disponible (attention, une mise à jour est nécessaire !) que la carte TaM traditionnelle. Sur smartphone, les souscriptions sont ouvertes depuis le 26 août, sous condition de fournir une pièce d'identité, une photo et un justificatif de domicile. Les autres options sont les démarches en ligne sur le site internet du réseau ou dans ses espaces dédiés.
Dernière mesure annoncée par la métropole pour l'ensemble des abonnés au réseau : une basse de 10% des tarifs. La mesure doit encore être validée le 15 septembre prochain, au cours d'un conseil de métropole.
Objectifs
Le premier enjeu affiché par la municipalité est écologique. Avec notamment le développement de voies cyclables ou réservées aux bus et la généralisation d'une vitesse maximale de 30 km/h en centre-ville, la gratuité des transports en commun doit s'intégrer dans un "plan d'urgence mobilités zéro carbone".
"À Montpellier, 40% des émissions de CO2 proviennent des transports dont l’automobile", constate l'agglomération, qui insiste sur le trafic quotidien de 140.000 véhicules dans Montpellier. "La gratuité incitera les automobilistes à franchir le pas des transports en commun, partiellement ou en totalité, en déposant leur voiture dans un parking relais par exemple", veut-elle croire.
Tour d'horizon
Par cette mesure, Montpellier et les 30 communes associées entendent s'inscrivent dans une réflexion que mènent de nombreuses communes en France. Si Paris ou Nantes lorgnent aujourd'hui sur ce type de mesures, de plus en plus de villes ont mis en place une gratuité de leurs transports publics. Parmi les pionniers, citons Compiègne : les bus de la cité impériale picarde ont adopté le système depuis 45 ans déjà. En Occitanie, le trajet sur les huit lignes de Castres est aussi gratuit depuis 2008.Récemment, des agglomérations plus importantes ont sauté le pas. Notamment la région dunkerquoise, dans le Nord, qui regroupe 198.341 habitants. Après la gratuité le week-end il y a quatre ans, l'intégralité de son réseau a suivi en 2018. Dunkerque se félicitait alors d'être la plus grande agglomération d'Europe "à disposer d'un réseau de transport en commun fiable, efficace et gratuit pour tous", et se fixait comme objectif de multiplier par deux le nombre de déplacements en bus d'ici 2020. A mi-parcours, elle affichait des résultats prometteurs : une augmentation de la fréquentation gobale de 85% en un an seulement.