Grève des médecins : "Le remède va être pire que le mal", 200 généralistes ferment leurs cabinets dans l'Hérault

Pour exprimer leur désaccord contre la proposition de loi Valletoux, qui doit être débattue lundi 12 juin 2023 à l'Assemblée Nationale, des médecins libéraux se mettent en grève ce vendredi. Une loi qui veut améliorer l'accessibilité aux soins mais qui se trompe de façon de faire selon le collectif Médecins Pour Demain.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Cabinets fermés, salles d'attentes vides, ce vendredi 9 juin, plus de 200 médecins généralistes de l'Hérault ne proposent pas de consultations à leurs patients. 

En cause ? une grève organisée pour manifester leur désaccord face à la proposition de loi Valletoux, visant à "améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels".

Suite à l'appel du collectif Médecins pour Demain, les médecins libéraux se mobilisent pour "lutter contre le démantèlement de la médecine libérale". Un mouvement de colère qui résonne dans toute la France.

Déjà fin 2022, les médecins généralistes avaient fait grève pour demander une augmentation du coût des consultations. Si elle reste sous-jacente, cette fois-ci, la question tarifaire n'est pas mise sur la table.

"Le remède va être pire que le mal"

Interrogé à ce propos, Benoît Hatton, médecin généraliste dans l'Hérault et membre du collectif Médecins Pour Demain déplore que le contenu de la proposition de loi se trompe de cible.

En effet, si cette proposition de loi a pour but d'améliorer l'accessibilité aux soins et de lutter contre la désertification médicale, pour le mouvement, elle ne semble qu'ajouter des contraintes administratives au personnel de santé. C'est ce que regrette le docteur Émilie Allirand, membre du syndicat UFML.

L'objectif est louable mais en pratique les propositions faites se résument à ajouter des contraintes supplémentaires qui vont peser sur les soignants, qui n'améliorent en rien l'accessibilité au soin et qui vont majorer le problème de carence de soignants.

Émilie Allirand - Médecin généraliste - UFML 

La propositoin de loi en 4 points

À travers ses 11 articles, le texte de Frédéric Valletoux, soutenu par la majorité présidentielle détaille de nombreuses mesures dont la plupart sont des obligations.

  • Gardes obligatoires

La loi exige que tous les médecins libéraux fassent des gardes. Aujourd'hui, elles sont "réalisées sur la base du volontariat et remplies à 96%", explique le docteur Benoît Hatton.

  • Régulation géographique

Les médecins libéraux souhaitant installer leur cabinet devront demander une autorisation aux agences régionales de santé. Pourtant, "les médecins généralistes sont une des professions de santé les mieux réparties du territoire" selon le docteur Hatton.

  • Interdiction de l'intérim médical

Au-delà de quatre années, la loi souhaite interdire aux jeunes médecins le remplacement en libéral et l'intérim médical. Sur Twitter, le collectif interpelle les jeunes étudiants en médecine : "rejoignez-nous pour lutter contre la loi Valletoux".

  • Attirer les médecins hors UE

Enfin, la proposition de loi veut attirer les soignants provenant de pays hors de l'union européeenne. Un projet que dénonce Médecins Pour Demain dans un communiqué "la priorité n'est-elle pas de garder les les médecins formés et d'éviter les fuites de cerveaux ?".

En outre, la proposition de loi veut rendre responsables les médecins libéraux de l'état de santé du territoire, sans leur donner de moyens.

L'état de santé qui se dégrade en France, ce n'est pas la faute des acteurs de terrain, c'est celle de nos gouvernants.

Benoît Hatton - médecin généraliste - Médecins Pour Demain

Alors si aujourd’hui l’heure n’est pas à la revalorisation tarifaire, si les négociations entre le gouvernement et les syndicats de soignants échouent, les médecins pourraient exiger une consultation à 30 euros.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information