Grève du 13 octobre : cette mobilisation “c’est le cri du médecin de famille”, alerte une généraliste près de Montpellier

Les médecins libéraux appellent à une grève nationale vendredi contre le projet de loi Valletoux. Elle doit être examinée au Sénat fin octobre. Changement de la tarification des consultations, déserts médicaux ou encore travail en réseau, les professionnels craignent une médecine à deux vitesses.

“Nous sommes la clé de voûte de la société. Si, nous, on s’écroule, tout s’écroule”, alerte le docteur Vanessa Poggi, médecin généraliste à Juvignac. La médecin est aussi porte-parole du collectif ResISt34 qui défend “une pratique libre et indépendante de la médecine générale, menacée par la CNAM (Caisse nationale d'assurance maladie) et les lois Rist et Valletoux.”

Améliorer l'accès aux soins ?

Vendredi 13 octobre 2023, des cabinets de médecins libéraux auront leur porte close. Ils appellent à la grève sur l’ensemble du territoire pour protester contre la proposition de loi Valletoux “visant à améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels”.

Celle-ci a été votée le 15 juin 2023 par les députés en première lecture. Elle est portée par le député Frédéric Valletoux du groupe Horizons de la majorité présidentielle. Elle doit être examinée au Sénat les 24, 25 et 26 octobre prochains.

Si la loi est adoptée, les médecins en ville seraient “rattachés par défaut aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).” Le collectif de soignants répond à l’État : “Nous travaillons déjà de manière coordonnée avec les soignants de terrain, nous prenons déjà des soins non programmés.”

Quels changements ?

À travers cette loi, le gouvernement souhaite limiter l’absence de médecins dans certaines régions. Il s’appuie sur un chiffre : “87 % du territoire est un désert médical.”

Pour la médecin généraliste Vanessa Poggi, cette loi n’est pas la solution : “A Juvignac nous sommes dix médecins pour 11 000 habitants. Deux médecins partent en fin d’année. Cela représente 2 000 patients sans médecins à partir de janvier 2024. Ce nouveau projet de loi va faire fuir les jeunes. Aujourd’hui, il n’y a plus que 11 % des jeunes médecins qui s’installent. Les autres partent à l’étranger ou font tout sauf de la médecine générale.”

Ce nouveau projet de loi va faire fuir les jeunes.

Vanessa Poggi

Les médecins libéraux critiquent aussi une médecine à deux vitesses avec la “volonté de s’orienter sur le modèle anglo-saxon. Cela veut dire plus de téléconsultations, des cabines de téléconsultations. Ce n’est pas une réponse. Un médecin traitant connaît le patient, ses antécédents. Il assurera une meilleure prise en charge”, développe la porte-parole du collectif.

Aujourd’hui une consultation médicale coûte 25 euros. Si la loi est adoptée, elle augmenterait de 1€50. Insuffisant pour les professionnels, pour autant ils n’arrivent pas à s’accorder sur un tarif. “Il faudrait une réévaluation du forfait du médecin traitant”, propose pour l’instant le collectif ResISt34.

Cette mobilisation “c’est le cri du médecin de famille et de la médecine de qualité”, Vanessa Poggi tire la sonnette d'alarme. Les professionnels de santé appellent à une grève reconductible “jusqu’à ce qu’il y ait une prise de conscience du gouvernement.”

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