Depuis ce mardi 3 novembre, les professeurs de lycées de la région Occitanie sont en grève pour dénoncer des classes en danger face au coronavirus. Au lycée professionnel Pierre Mendes France à Montpellier, les professeurs alertent sur un protocole sanitaire impossible à respecter.
A Montpellier, le lycée Pierre Mendes France compte près de 1500 élèves, et depuis lundi tous ont repris le chemin de l’école comme si de rien n’était : "Le protocole sanitaire n’est malheureusement pas respecté, en classe nous sommes les uns à côté des autres, il n’y a pas assez de places pour respecter les distances, il n’y a pas un mètre entre nous. Le masque, moi le premier, on l’enlève, on se serre la main, il y en a même qui se font la bise. On est étonnés de voir que l’ensemble des élèves ne se protège pas les uns des autres. Les professeurs en ont marre et je les comprends", constate Younès, étudiant dans ce lycée.
30 élèves dans chaque classe
Pourtant, les choses ont bien changé pendant ces vacances de La Toussaint, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un confinement, mais aussi d’un protocole sanitaire renforcé dans les établissements scolaire pour faire face à l’épidémie de coronavirus. Il s'agit de limiter au maximum les contacts entre différents groupes d'élèves. Des mesures difficiles à appliquer au sein de classes surchargées. Pour dénoncer ce manque de mesures concrètes, les professeurs de ce lycée ont décidé de se mettre en grève :
"Cette grève on l’a fait tout simplement parce que le protocole renforcé n’est pas respecté, il est inapplicable à ce jour dans notre établissement, à cause du manque d’agents territoriaux pour faire le ménage, au niveau de la gestion de la file d’attente à la cantine, c’est pareil nous n’avons pas assez de surveillants, nous en avons 5 par jour pour plus de 1500 élèves. Je pense que c’est de l’amateurisme, on ne peut pas dire et annoncer des choses alors que sur le terrain, c’est impossible de les appliquer. Aujourd’hui plus personne ne sait où on en est. Tous les jours on reçoit des mails contradictoires. On a plus d’informations par la télé que par la direction. Aujourd’hui on craint pour les élèves mais aussi pour les professeurs, leurs parents qui sont également en danger," Dominique Mollo, professeur d'éléctricité au lycée Pierre Mendes France.
Dédoubler les classes
Pour ces professeurs, la solution serait dans un premier temps de dédoubler les classes pour continuer à assurer un lien pédagogique avec leurs élèves : "J'aimerais dire au directeur d’établissement, mais aussi au-delà, c’est qu’il faut prendre une décision maintenant tout de suite, nous ce que l’on voudrait c’est de continuer à enseigner mais en divisant la classe en deux, et en faisant venir les élèves une semaine sur deux, c’est important de garder ce lien pédagogique. Et ce n’est pas si compliqué que ça à mettre en place. Au mois de juin, nous avions déjà fait ce travail avec des petits effectifs," demande Souria Meziani, professeur syndiqué sden-cgt.
#balancetonprotocole
Dans d’autres établissements de la région, les professeurs sont en grève pour dénoncer le manque d’anticipation de mise en place du protocole sanitaire. La plupart demande des dédoublements de classes et alerte sur le manque de personnel pour encadrer les étudiants. Autre problème, la gestion de la demi-pension, dans certains établissements, à l’heure du déjeuner près de 500 élèves se retrouvent au même moment dans la même pièce, inacceptable selon les professeurs.
Lycée Jules Fil (Carcassonne) : 60 enseignant.e.s ont voté pour la grève s'ils n'obtenaient pas l'accord du rectorat pour mettre en place les dédoublements.
— SUD Éducation Aude (@SUDeduc11) November 3, 2020
Sur les réseaux sociaux, un #balancetonprotocole a surgit depuis le lundi 2 novembre. Les professeurs y révélent, les manquements au protocole sanitaire renforcé.
#BalanceTonProtocole aujourd'hui dans un collège du Gard pic.twitter.com/sFwOD2WA7I
— SNES-FSU (@SNESFSU) November 3, 2020
Dans un collège du Gard par exemple, les professeurs alertent sur le manque de savon et de gel hydroalcoolique dans l’établissement, aujourd'hui indispensable.