Dans l’Hérault, tout le village de Saint-Jean-de-Fos est mobilisé pour garder sa maison de retraite. Les actuels propriétaires ont mis l'établissement en vente : élus, habitants, usagers et salariés craignent une délocalisation.
La maison de retraite de Saint-Jean-de-Fos, c’est 28 résidents, mais aussi 26 salariés, ce qui fait d’elle le premier employeur de la commune.
Mais l’avenir de l’EHPAD Le Roc Pointu est incertain : les descendants des actionnaires qui avaient investi dans cette résidence il y 30 ans ont en effet décidé de vendre. Des groupes financiers se sont positionnés pour racheter les 28 lits. Et rien n’obligera l’acheteur à laisser ces lits à Saint-Jean-de-Fos :
"Ces 28 places ne sont pas associées obligatoirement à un lieu, elles peuvent être dispersées selon l’acheteur qui fait l’acquisition", explique Guy-Charles Aguilar, maire de la commune.
Désastre social et humain
Autrement dit, le risque, c’est que les pensionnaires actuels soient tout simplement envoyés ailleurs :
"Vous avez des gens qui ont vécu ici, qui sont nés ici, et qui vont mourir où ?", s’inquiète Mathias Villain, délégué du personnel cuisinier de l’EHPAD.
Pour éviter ce qui serait un désastre social et humain, salariés, familles et acteurs locaux ont décidé d’unir leurs forces, et leurs portefeuilles, pour se porter acquéreurs en créant ensemble une société coopérative.
Pour l’instant, leur proposition de rachat est restée lettre morte. Tous sont bien décidés à se battre pour protéger leur maison de retraite, où chacun dit se sentir comme nulle part ailleurs.
Le reportage de Caroline Agullo et Bruno Pansiot-Villon :