Notre enquête réalisée ce jeudi dans une maison de retraite des beaux quartiers de Montpellier est sidérante. Nous avons découvert un EHPAD infesté de blattes, à l'hygiène douteuse. Une ancienne salariée a choisi de rompre le silence en nous livrant plusieurs vidéos réalisées dans cet établissement.
Des images amateurs saisissantes
Des cafards par dizaines sur les murs et au plafond, en pleine nuit...
Nous sommes dans une chambre occupée par une personne atteinte d'Alzheimer. Dans cette maison de retraite de Montpellier, les résidents paient jusqu'à 3.000 euros par mois.
La femme qui a tourné ces images a travaillé dans l'EHPAD des Couralies durant un mois.
Je débarque, je me dis c'est quoi ces cafards, ces blattes, c'est pas possible. Y a pas d'eau chaude. On peut pas fermer les yeux, Il faut dénoncer les choses, c'est indigne pour les résidents et pour les soignants" nous confie-t-elle.
Et il y a l'hygiène plus que douteuse, à la cantine, les sols ne sont pas nettoyés après les repas, les douches sont froides certains matins et cette ancienne employée dénonce un manque criant de personnels d'entretien. Dégoûtée, la lanceuse d'alerte a démissionné.
En pleine journée, nous avons pénétré dans l'EHPAD et on a pu constater que les cafards étaient toujours là.
Des témoignages glaçants
Ce salarié décrit des conditions de travail et d'accueil cauchemardesques…
Je rentre dans une chambre, y a des blattes partout, quand je rentre, j'ai même peur que ces insectes me tombent dessus ou d'en ramener chez moi. On retrouve même ces insectes dans des verres qu'on doit utiliser pour donner les traitements ou dans les vêtements des résidents" explique-t-il.
Hors caméra, la direction de l'établissement reconnaît que le problème durerait depuis plusieurs mois. Une société de désinfection aurait été missionnée.
Pour Claudette Cadenne, référente des Droits des usagers des établissements médico-sociaux de l'Hérault, il est urgent d'agir.
Je pense qu'il faut faire quelque chose et alerter vraiment sans attendre les autorités. Une décision doit être prise. Il faut mesurer l'ampleur des dégâts et prendre les dispositions nécessaires. On ne peut pas laisser perdurer cette situation".
Pour le moment, l'ARS Occitanie, l'agence régionale de santé, et le Conseil départemental de l'Hérault n'ont reçu aucun signalement de la part des familles.