Alors que la grève nationale est très suivie par les enseignants, très mobilisés contre le projet d'école et la réforme du lycée voulus par le ministre de l'Education Nationale, Jean-Michel Blanquer est en visite dans l'Hérault, à la rencontre d'élèves pour la semaine de la presse à l'école.
Le ministre de l'Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, est invité par le journal régional Midi Libre à une rencontre avec une dizaine de classes d'établissements scolaires de l'Hérault, dans le cadre de la semaine de la presse à l'école.
Une cinquantaine d'enseignants l'a accueilli aux cris de "Blanquer démission", à son arrivée au Mas de Grille à Saint-Jean-de-Védas, le siège du journal, ce mardi matin.
Le cortège ministériel est passé sans s'arrêter.
Les images de l'arrivée du ministre de l'Education Nationale :
Les enseignants ont largement suivi la grève nationale à l'appel notamment des syndicats CGT, FO et Solidaires.
Ils demandent une hausse des salaires et du pouvoir d'achat mais défendent aussi des revendications plus spécifiques, liées aux réformes portées par le ministre de l'Education Nationale.
Parmi ces réformes contestées, Parcours Sup et le nouveau baccalauréat, qui oblige les élèves à choisir une orientation de plus en plus tôt, sans être sûrs que les options choisies au lycée seront celles demandées ensuite dans les dossiers d'inscription de l'enseignement supérieur.
Les enseignants ont également dénoncé les classes surchargées et les suppressions de postes.
Le projet de loi "Pour une école de la confiance" a été adopté il y a un mois par l'assemblée nationale. Le texte provoque l'inquiétude de nombreux enseignants et de parents.
La réforme Blanquer en bref :
La réforme Blanquer est une refonte du sol au plafond de l’éducation en France, de la maternelle jusqu’au bac.Les syndicats dénoncent une rupture historique avec les principes d’égalité républicaine.
Par exemple, la loi modifie l’âge obligatoire d’entrée à l’école. Désormais, cette limite est abaissée de 6 à 3 ans. Dans les faits, 99 % des enfants sont déjà scolarisés à 3 ans.
Mais ce que dénoncent les syndicats, c’est que cette décision est prise sans nouveau recrutement. Alors que ces petites sections sont déjà surchargées.
Autre mesure médiatique et surtout politique : l’obligation de hisser les drapeaux Français et Européen en classe. Mais aussi d’afficher les paroles de la Marseillaise.
Un gage pour la droite à l’origine de cette mesure.
Au-delà de ces mesures symboliques, les mathématiques cristallisent les inquiétudes du corps enseignant mais aussi des associations de parents d’élèves.
La loi prévoit de sortir la sacro-sainte matière du tronc commun au lycée. En clair, les maths deviennent une option. Une option luxueuse pour les heureux sélectionnés, puisque le bac Maths ouvrira certainement les portes des meilleures formations après bac, comme c’est le cas depuis des décennies en France.
Pour les syndicats, il n’y a de toute façon plus assez de prof de maths. Et avec cette mesure, le ministère transformerait le lycée en gare de triage des élèves.
Dans la même veine, les syndicats s’inquiètent de la création d’un « bac local ». La réforme augmente encore la part des notes données par les professeurs de l’établissement dans le cadre du contrôle continu.
Pour les syndicats, ce « bac local » va exacerber la concurrence entre les établissements. Il y aura ceux où il faut être et ceux qu’il faut à tout prix fuir.
Car au bout, et les parents de bacheliers le savent bien, il y a le couperet de parcours sup qui attend les lycéens.