Les cyclistes de l'Hérault peuvent désormais circuler sans masque lorsqu'ils pédalent sur des pistes cyclables, chemins et routes non partagés avec les piétons.
La préfecture a assoupli ce mardi midi l'arrêté rendant obligatoire le masque pour tous dans 24 des 31 communes autour de Montpellier.
Depuis le 23 août, le port du masque est obligatoire sur tout le territoire de Montpellier et dans 24 des 31 communes de la Métropole. Et jusqu'à ce mardi midi, la mesure concernait tout le monde : piétons, joggeurs ou cyclistes. Mais ces derniers ont obtenu gain de cause. Eux et les amateurs de trottinette, skate ou rollers pourront désormais circuler sans masque à certaines conditions:
Concrètement, les cyclistes sont dispensés du masque obligatoire sur la voies "roulantes" qui leur sont dédiées ou qu'ils partagent avec les voitures mais ils devront restés masqués s'ils sont en groupe ou en contact avec des piétons, comme c'est le cas dans tout le centre piétonnier de Montpellier.Dans la mesure où les usagers utilisant un mode de circulation douce (vélo, trottinette, skate, rollers, overboard) sont de passage, ils ne font pas courir de risque de contact dès lors qu’ils se trouvent sur une voie de circulation adaptée à savoir les pistes cyclables, les routes, chemins.
Les arguments des adeptes du vélo ont porté
La gêne que procure le masque était un des arguments principaux des cyclistes qui enfreignaient la nouvelle loi depuis deux jours. Difficile de développer son effort si on ne peut pas engloutir tout l'air nécessaire à l'oxygénation, surtout avec les températures encore élevées enregistrées dans la région actuellement, températures qui ont tendance à augmenter le rythme cardiaque.Le Dr Yoann Thibout, pneumologue à la clinique du Parc à Castelnau-le-Lez, préfère parler de gêne que d'asphyxie:
"Quand le cycliste fait un effort important, il va respirer fort et là le masque va devenir un obstracte à l'entrée de l'air par les voies aériennes. Ça ne va pas l'asphyxier mais ça va le gêner."
Prendre en compte les zones non risquées
En revanche en pleine nature ou quand l'aménagement urbain est suffisamment large, la mesure paraissait excessive comme sur la voie verte de Lattes où même les cyclistes les plus prudents par rapport au Covid 19 se sentent en sécurité. C'est le cas de cette cycliste rencontrée près de la Maison de la Nature, à Lattes:"Dans le centre je mets mon masque, mais là, non! j'ai l'impression d'être seule au monde, à l'extérieur, on respire, on est moins touchés."
Le vélo, moyen de locomotion plus adapté face au coronavirus?
Comparé aux transports en commun, le vélo est sans conteste moins synonyme de promiscuité et donc de contagion potentielle. C'est l'argument phare des cyclistes, en accord avec les recommandations sanitaires.Pour cette antenne locale de la fédération des usagers de la bicyclette, ce serait dommage de décourager tous ceux qui commencent à adopter le vélo comme véhicule quotidien, d'autant plus que Montpellier teste actuellement un aménagement mieux adapté aux cyclistes, en transformant plusieurs voies jusqu'ici réservées aux voitures.Le vélo, comme le préconise l'OMS, permet de garantir naturellement cette distanciation physique, et sur les pistes cyclables, on a un aménagement suffirsamment large pour pouvoir garantir la sécurité entre usagers.
Comme à Paris, la préfecture de l'Hérault a finalement entendu les cyclistes. Reste qu'ils devront remettre le masque dès qu'ils sont dans des zones de circulation partagée.
Pour rappel, dans ces zones, le non-respect de cette obligation peut être puni d'une amende de 135 euros et, en cas de récidive dans les 15 jours, d’une amende de 1500 euros.