La baisse des taux du crédit immobilier permet aux ménages d'acquérir un appartement plus grand qu'il y a dix ans. A Montpellier les taux bas aurait permis de gagner 10 % de superficie dans l'ancien lors de l'achat d'un 2 pièces.
Dans une étude publiée mardi 13 décembre, les Notaires de France ont comparé la surface d'un logement ancien que permettait d'acheter en 2006 et en 2016 une mensualité de 1.000 euros d'un emprunt immobilier sur 20 ans.
A partir de leurs données, les notaires ont calculé la surface d'un logement dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants, acquis grâce à un emprunt immobilier à un taux d'intérêt de 3,98% en 2006 contre 1,72% en 2016 (taux moyens Banque de France).
Or, "si l'on met en parallèle l'évolution des prix avec celle des taux, on s'aperçoit que la baisse des taux a apporté un effet de levier assez extraordinaire", a déclaré Thierry Thomas, président de l'Institut national de droit immobilier, lors d'une conférence de presse.
En dix ans, le pouvoir d'achat immobilier des Français a augmenté dans toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants, à l'exception de Bordeaux, et pour les appartements, de Lyon.
Prix à la hausse à Montpellier
Les prix de l'immobilier ont augmenté dans la même période à Montpellier de l'ordre de 6,1 % dans l'ancien ce qui signifie que les gains en m2 escomptés grâce aux taux de crédit avantageux sont moindres. L'étude des notaires de France estiment que les taux actuels permettent de gagner 10 m2 sur un appartement de 77 m2.
Bordeaux la plus chère
A Bordeaux, une mensualité de 1.000 euros sur 20 ans permet en 2016, d'acheter un appartement de 60 m2, soit 10 m2 de moins qu'en 2006, car les prix ont flambé de 41,8% depuis 2006, et une maison de 72 m2 (-4 m2).C'est la seule ville de France où l'on achète une maison plus petite qu'il y a 10 ans, à budget équivalent, en raison d'une envolée des prix de 25,7%.
De même à Lyon, cette même mensualité ne permet plus d'acheter qu'un appartement de 57 m2, soit 4 m2 perdus en dix ans, car les prix ont bondi de 29,5%. Dans ces deux métropoles, "la hausse des prix a été telle en dix ans, que la baisse des taux n'a pas pu la compenser", a observé M. Thomas En revanche on peut acquérir une maison de 72 m2 à Lyon, soit 10 m2 de plus, car les prix de ces biens ont progressé plus modérément (+10,9%) depuis 2006.
Gains amplifiés par des prix en baisse
A l'inverse, les villes où le gain d'achat immobilier lié à la baisse des taux a été le plus fort en 10 ans, pour l'acquisition d'un appartement, sont Saint-Etienne, avec 83 m2 supplémentaires soit 211 m2 achetés, Angers (+30 m2 à 112 m2), Toulon (+28 m2 à 94 m2), Le Havre (+27 m2 à 114 m2), Reims (+22 m2 à 97 m2) et Dijon (+21 m2 à 99 m2).Ces gains ont été amplifiés par une baisse des prix des appartements dans ces villes, en 10 ans: de 26,2% à Saint-Etienne, 11,1% à Angers, 14,6% à Toulon, 6,9% au Havre, 6,3% à Reims et 4,4% à Dijon.
En revanche, le gain a été bien moindre pour un appartement acquis à Lille (+2% à 67 m2), Nice (+4 m2 à 55 m2), Strasbourg (+5 m2 à 79 m2), Nantes (+6 m2 à 75 m2), Toulouse (+9 m2 à 76 m2) ou Montpellier (+10 m2 à 77 m2), où les prix immobiliers ont progressé sur la période.
Les hausses de prix depuis 2006 s'étalent, dans ces métropoles, de +17,6% à Lille, +13,9% à Strasbourg et 13,2% à Nice pour les plus fortes, à +6,1% à Montpellier. Pour les maisons, dont les prix sont restés plus stables ces dix dernières années que ceux des appartements, l'amélioration du pouvoir d'achat n'a pas été négligeable: 26 m2 de plus à Saint-Etienne (pour une maison de 118 m2), 23 m2 au Havre (110 m2), 18 m2 à Dijon et 7 m2 à Montpellier.
Selon le Crédit Foncier, depuis 2008 le gain de pouvoir d'achat immobilier a été de 29% sur la France entière.