10 jours après les terribles inondations qui ont touché la région de Valence en Espagne, des Héraultais se mobilisent pour soutenir les personnes dans le besoin. C'est le cas de Jérémy Jodar Giménez, un pompier volontaire dont la famille est originaire d'une commune sinistrée. Il a décidé de se rendre sur place avec deux de ses collègues pompiers, après avoir organisé une collecte de dons. Il prend la route samedi 9 novembre en soirée.
Il n'a pas vraiment réfléchi lorsqu'il a vu l'ampleur des inondations dans la région de Valence (Espagne) fin octobre. Jérémy Jodar Giménez, un pompier volontaire héraultais d'origine espagnole, va prendre la route avec deux de ses collègues pompiers. Sa mission : venir en aide à une grande partie de sa famille sur place, et tous les sinistrés.
700 kilomètres de route, un fourgon plein à craquer
"Ne pas avoir eu de nouvelles de ma famille pendant 48 heures m'a touché. J'ai eu très peur : je ne savais pas où ils étaient, s'ils étaient emportés ou en sécurité" confie-t-il.
Très vite, il veut agir et décide d'organiser un convoi : direction Paiporta, à 700 kilomètres de l'Hérault. C'est la commune où vivent ses proches, et c'est l'une des plus touchées par la catastrophe. Cette initiative est purement personnelle et bénévole car les pompiers de l'Hérault n'ont pas encore reçu un accord de l'Espagne pour une potentielle intervention.
"J'ai lancé ça sur un coup de tête dimanche dernier : en six jours, il fallait prévoir comment aller là-bas et où on dormirait" indique le pompier, également chef d'entreprise, prêt à prendre la route dès le lendemain des inondations s'il le fallait. "On va prendre la température là-bas, et on ira sûrement dans les autres communes sinistrées, selon les demandes et des besoins" ajoute-t-il.
Des centaines de cartons de dons
Lucide, il a conscience de ce qui l'attend. "Il y a un côté traumatisme à prendre en compte. Mon oncle me raconte les mêmes choses au téléphone" illustre-t-il.
Pour réussir sa mission, il lance un appel aux dons ainsi qu'une cagnotte en ligne pour financer le voyage. Elle a déjà atteint 1 000 €. Depuis dimanche dernier, les promesses de colis se sont aussi multipliées.
Et des dizaines de personnes ont bien déposé des centaines de cartons vendredi après-midi. "Tous ces sacs, ce sont des dons d'associations, d'amis, de connaissances ou d'inconnus" confirme Jérémy Jodar Giménez, déjà à pied d'œuvre lors des inondations dans l'Aude il y a quelques années. "Je ne pensais pas que l'on en aurait autant. Je suis très surpris par la générosité des gens."
"C'est presque obligatoire d'aider"
Parmi les affaires rassemblées : des produits d'hygiène, d'alimentation, des vêtements notamment pour les bébés, des couches ou des shampoings. "C'est très important, c'est une catastrophe pour eux" estime l'une des donatrices présente sur place. "Il faut s'aider les uns les autres. C'est normal, c'est presque obligatoire."
En plus de tous ces produits, Jérémy Jodar Giménez et ses deux compères emmènent du matériel de chantier. "On part avec des tronçonneuses, balais, disqueuses, masques, casques" énumère-t-il. "On a aussi des tenues de plongée, bottes, lampes, et tous les équipements que l'on a pu récolter pour que l'on puisse travailler en autonomie là-bas."
"On verra bien ce qui nous attend là-bas"
Un dispositif complet "chargé au maximum" dans le fourgon et la remorque, où "le moindre espace doit être complété" indique le pompier volontaire. "On n'est pas trop habitué à faire ça mais on se débrouille bien."
Les trois pompiers volontaires prennent donc la route ce soir et arriveront demain matin, prêts à aider dès leur arrivée. "On va découvrir les choses au jour le jour. On verra bien ce qui nous attend là-bas" résume sereinement Jérémy Jodar Giménez.
Avec ses deux collègues, il devrait rester une petite semaine sur place. Jérémy Jodar Giménez espère déjà repartir début décembre, grâce aux moyens de certaines municipalités de la Région.