Une centaine de femmes voilées a manifesté ce vendredi matin devant une école et la mairie de quartier de la Mosson à Montpellier pour protester contre un amendement du projet de loi "pour une école de la confiance" visant à interdire le port du voile aux accompagnatrices des sorties scolaires.
Des foulards accrochés aux grilles de l'école élémentaire Léopold Sedar-Senghor à Montpellier ou agités en l'air, avec des cartes d'identité, au rythme des slogans " on est toutes françaises", "pas de foulards, pas de sorties scolaires.
Une centaine de mères voilées s'est ressemblée ce vendredi matin 24 mai pour manifester son opposition à un amendement du projet de loi Blanquer "pour une école de la confiance" visant à interdire le port du voile aux accompagnatrices des sorties scolaires.
Les manifestantes se sont ensuite rendues devant la mairie de proximité du quartier de la Mosson à Montpellier.
Elles estiment que cet amendement du projet de loi sur l'école est discriminatoire.
Pour Anissa Souidi, qui accompagne régulièrement les sorties scolaires, c'est l'incompréhension.
Même étonnement de la part de Sophia El Benalali, qui dénonce un texte discriminatoire.En quoi ça dérange qu'on soit voilée dans la rue avec nos enfants? Même les maîtresses sont d'accords, elles respectent notre identité.
Un enfant dont la mère n'est pas voilée aura droit de l'avoir auprès de lui en sortie scolaire, mais pas un enfant dont la mère est voilée. C'est de la discrimination.
Le texte prévoit d'interdire le port de signes religieux ostentatoires aux accompagnateurs des sorties scolaires mais, dans la pratique, il vise essentiellment le port du voile par les mères musulmanes.
Les élus de la droite souhaitent que les accompagnateurs de sortie scolaire soient reconnus comme des "auxiliaires de service public" et donc soumis aux mêmes règles de neutralité que les fonctionnaires.
Pour être adopté définitivement, il devra être voté en deuxième lecture par l'Assemblée Nationale.
Mais il y a de grandes chances que cet amendement soit retoqué : les députés Les Républicains avaient déjà tenté sans succès de faire passer un amendement identique en première lecture à l'assemblée nationale.
Par ailleurs, un arrêt du Conseil d'Etat en 2013, plus haute juridiction administrative française, avait estimé que ce type de texte contrevenait à la loi :
Pour les conseillers d'Etat, les situations doivent s'apprécier au cas par cas.Le devoir de neutralité s’impose aux seuls fonctionnaires et il n’existe pas de catégorie juridique de « collaborateurs »
Des décisions d’exclusion de certains parents sont justifiées si elles sont rendues nécessaires par le maintien de l’ordre public et le bon fonctionnement du service public.