La nouvelle loi immigration légalise l'expulsion de plusieurs catégories d'étrangers, auparavant protégées. Selon ces nouvelles dispositions, le préfet de l'Hérault vient de signer une OQTF à l'encontre d'un délinquant étranger, la première de ce type dans l'Hérault.
"D’autres mesures de cette nature vont suivre" promet François-Xavier Lauch sur les réseaux sociaux, mardi 6 février. Le préfet de l'Hérault fait référence à une décision symbolique : les autorités viennent de prononcer la première OQTF (Obligation de quitter le territoire français, ndlr) du département sous le régime de la nouvelle loi immigration.
📢✍️ J’ai signé hier la 1ère OQTF issue de la loi immigration @GDarmanin concernant un ressortissant étranger délinquant, arrivé mineur sur le territoire et désormais majeur, qui bénéficiait jusque là d'une protection contre l’éloignement.
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) February 6, 2024
👮♀️ Très défavorablement connu des… pic.twitter.com/LRn9D3Qouy
D'après les informations de la préfecture, la mesure vise "un ressortissant étranger délinquant", entré sur le territoire français à l'âge de 15 ans et "très défavorablement connu des services avec sept mentions au casier judiciaire". L'homme aurait effectivement été inquiété par la justice pour des faits de violences sur conjoint, ou encore d'outrage à agent.
"Je serai intransigeant à l’encontre des étrangers auteurs de troubles à l’ordre public", poursuit le préfet de l'Hérault sur son compte X.
Levée des protections contre l'éloignement
Faciliter l'éloignement des délinquants étrangers, c'est l'un des objectifs affichés de cette nouvelle loi, promulguée par le président de la République le 27 janvier après des navettes législatives et son passage au Conseil constitutionnel.
Dans sa version initiale, le texte prévoyait de légaliser l'expulsion de plusieurs catégories d'étrangers, auparavant protégés par le droit français, lorsque ces derniers constituent « une menace grave pour l’ordre public ». Parmi eux : les étrangers arrivés avant l’âge de 13 ans sur le territoire national, ceux ayant des liens familiaux en France, ceux dont l'état de santé nécessite un traitement médicamenteux, les ressortissants d'un pays membre de l'Union européenne...
➡️ 40% de la loi censurés.. le #ConseilConstitutionnel sauve l’honneur de la France.
— Carole Delga (@CaroleDelga) January 25, 2024
Il fait obstacle à cette #LoiImmigration qui remettait en cause les principes fondamentaux de la République.
En France, on ne trie pas les gens.
Le texte qui va être promulgué ne règle pas la… pic.twitter.com/g7safb1k7C
Le Sénat a finalement décidé de lever ces protections coûte que coûte, sans condition de "troubles à l'ordre public". En d'autres termes, même avec un casier vierge, les étrangers appartenant aux catégories ci-haut peuvent tout de même faire l'objet d'une OQTF depuis l'entrée en vigueur de la loi.
Sans préciser pourquoi, la préfecture stipule que l'homme visé par cette nouvelle OQTF "bénéficiait jusque-là d'une protection contre l’éloignement". Il dispose dorénavant de 30 jours pour quitter le territoire français. Après quoi, les autorités seront en droit de l'expulser.