Adoptée le 19 décembre 2023, la loi immigration prévoyait une caution pour les étudiants étrangers. Ce jeudi 25 janvier 2024, le Conseil constitutionnel a retoqué 37 articles du texte de loi dont celui-ci. Mahnaz Esfandiyari est aujourd'hui soulagée par cette nouvelle.
Le Conseil constitutionnel a rendu, ce jeudi 25 janvier 2024, sa décision concernant la loi immigration. L'institution censure 40% du texte du projet de loi. 37 articles ont été retoqués, dont celui sur la caution étudiante, qui avait provoqué la colère dans l'enseignement supérieur, ainsi que celui qui durcissait l'accès à certaines prestations sociales.
Un soulagement pour Mahnaz Esfandiyari, étudiante à Montpellier dans l'Hérault.
"J'ai beaucoup travaillé pour pouvoir me payer un visa"
L'étudiante iranienne âgée de 38 ans est arrivée en France en septembre 2022. Actuellement en deuxième année de master de littérature française, elle a "l'intention de continuer les études en doctorat l'année prochaine".
Alors pour elle, l'annonce de ce projet de loi a été comme un coup de tonnerre dans sa vie. "Bien sûr que j'ai peur, c'est impossible d'être étudiant étranger et ne pas avoir de soucis en France", confie-t-elle. Avant de venir étudier en France, "j'étais professeur de français langue étrangère. J'ai beaucoup travaillé pour pouvoir me payer un visa et ma vie en France", témoigne Mahnaz.
Une injustice pour les étudiants étrangers
Elle dénonce une injustice pour les étudiants étrangers non européens et même entre étudiants étrangers. "Certains Iraniens sont arrivés ici avec l'argent de papa, alors moi ça me décourage". Elle ajoute : "En Iran, beaucoup ont acheté leur certificat. Si la France cherche des talents, c'est parmi les classes moyennes qui ont étudié à l'école publique".
Depuis le début des débats autour de ce projet de loi, "j'ai reçu beaucoup de messages d'étudiants iraniens me demandant ce qu'il se passait en France. Ça les inquiète beaucoup".
Des étudiants déjà victimes de problèmes financiers
"Les étudiants en Iran n'ont plus d'avenir, les étudiantes sont empoisonnées… quand ils entendent les nouvelles en France, ils ont peur", précise Mahnaz.
La caution visait à lutter contre le détournement du visa étudiant. "Payer une caution 7 000 euros pour un étudiant américain ou pour un étudiant iranien, ce n'est pas la même chose", conclut l'étudiante.
Le corps universitaire avait contesté les décisions autour des étudiants étrangers, souvent déjà victimes de problèmes financiers liés à leur statut.