Une enquête préliminaire portant sur des faits de harcèlement moral et sexuel visant des étudiants, des enseignants ou des personnels administratifs avait été ouverte fin 2020. Des comportements dénoncés par une vingtaine de personnes.
"Harcèlement, complicité, école de la honte". Le 27 octobre 2020, les étudiants de l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Montpellier (l'ENSAM) découvrent des tags et des noms de quatre de leurs professeurs placardés sur les murs de leur établissement.
170 d'entre eux avaient auparavant diffusé une lettre ouverte dans laquelle ils évoquaient "un climat de tension et une ambiance de travail polluée plombée par "un silence écrasant les empêchant d'étudier sereinement".
Procédures administratives et judiciaires
Du côté des enseignants, l'ambiance n'était pas non plus au beau fixe : abus, excès de pouvoir, non renouvellement de contrats, procédures de recrutement non conformes. "Le directeur a mis fin à des contrats d'enseignants signés par le ministère de la culture. Il s'est arrogé des prérogatives qui n'étaient pas les siennes", précise Sophie Mazas, qui a défendu les anciens professeurs devant le tribunal administratif. Six enseignants avaient alors saisi le T.A parallèlement à la procédure judiciaire pour des faits de harcèlement moral et sexuel.
Accusations contestées
François Brion, un enseignant qui présidait les commissions des formations et de la vie étudiante ainsi que la commission pédagogique et scientifique était accusé de mainmise au sein de l'établissement. Il est renvoyé devant le tribunal correctionnel suite à une citation directe du parquet de Montpellier pour des faits de harcèlement moral. "Il conteste les faits reprochés et pour l'instant il n'a reçu aucune citation", précise son avocat Me Maryse Pêchevis.
Violence verbale, propos sexistes...
Un audit sur les risques psychosociaux commandé en 2019 par le ministère de la culture avait mis en exergue "des attitudes hostiles et des violences verbales récurrentes, ainsi que des propos sexistes et des comportements à connotation sexuelle". Dans le viseur de la justice, l'ancien directeur Alain Derey, également renvoyé pour harcèlement moral et sexuel. Il avait quitté la direction de l'école d'architecture pour celle de la librairie Sauramps à Montpellier. Une directrice provisoire avait été directement nommée par le ministère pour apaiser les tensions en février 2021.
" Après un an d'enquête préliminaire, le dossier est à l'audiencement et la date du procès n'est pas encore fixée", confirme Me Sébastien Etcheverrigaray qui défend trois enseignants et victimes présumées de l'Ecole d'architecture.