Les paresseux géants ont disparu depuis 12 000 ans. En octobre dernier, des scientifiques ont fait une découverte incroyable en Guyane : le fossile d'un squelette de cet animal qui pouvait mesurer jusqu'à 4 mètres. Les ossements sont étudiés par le paléontologue Pierre-Olivier Antoine à Montpellier.
Sur la table de ce chercheur se trouve un trésor inestimable. Il s'agit de fossiles d'un paresseux géant trouvés en Guyane. Rassemblés à l'Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier, ces spécimens sont étudiés. C'est la première fois que des restes d'un animal géant disparu ont été découvert en Guyane.
"Cet animal appartient à une espèce dont les plus gros individus culminaient à 4 m de haut. Une fois debout, la tête était à 4 m ! Comme les ossements appartiennent à un individu qui n' était pas encore adulte, on peut estimer qu'il devait faire à peu près 3 mètres", explique Pierre-Olivier Antoine, paléontologue au CNRS de Montpellier.
Une expédition en Guyane
C'est en octobre 2021 que le paléontologue Pierre-Olivier Antoine a identifié le fossile du géant paresseux découvert en Guyane sur un site exploité par des chercheurs d'or dans la forêt amazonienne près d'Atouka dans la région de Maripasoula.
Des responsables du Parc amazonien leur ont alors remis ces fossiles de paresseux géants. "C'est génial ! " se sont alors exclamés les scientifiques.
Des fossiles de plus de 12 000 ans
Aujourd'hui à Montpellier, grâce à un scanner, les chercheurs tentent de savoir quand a vécu ce paresseux. Il s'agit d'un adolescent en bonne santé, pesant environ 3 tonnes.
"Ces fossiles datent d' au moins 12 000 ans, c'est la date d'extinction de l'espèce. Mais très probablement, d'après les premiers éléments que l'on a vu sur le terrain, liés à la végétation telle que l'on a pu l'analyser, on pense que c'est plutôt autour de 20 000 ans. On peut se tromper, nous aurons la confirmation dans les prochaines semaines", détaille Pierre-Olivier Antoine, paléontologue au CNRS de Montpellier.
Les scientifiques cherchent aussi à prélever de l'ADN ancien sur ces fossiles, une opération très difficile à réaliser.
"L'ADN ancien va être très dégradé puisqu'à la mort de l'animal. L'ADN va commencer à se fragmenter et surtout il va être complètement envahi par de l'ADN de son environnement, et notamment l'ADN des bactéries du sol", précise Frédéric Delsuc, biologiste au CNRS de Montpellier.
Si les chercheurs parviennent à prélever de l'ADN ancien sur ces fossiles, on en saura beaucoup plus sur cette espèce disparue il y a 12 000 ans en raison d'un changement climatique.