Il donne tous les jours des conseils sexo à ses 20 000 abonnés sur Instagram. Jordy Oumira publie ce mardi 13 septembre 2022 un guide original pour en finir avec les idées reçues sur la sexualité. L'influenceur, installé près de Clermont-L'Hérault dans l'Hérault, souhaite éduquer sans choquer, surtout les plus jeunes.
Le titre est très accrocheur, le sous-titre un peu provocateur. "Le sexe dans la vraie vie, le guide sexo non censuré pour se défaire de ses idées reçues en matière de cul" sort en librairie ce mardi 13 septembre 2022 aux éditions Kiwi. L'auteur s'appelle Jordy Oumira. À 32 ans, l'ancien journaliste de Radio Pays d'Hérault signe son premier ouvrage sur un sujet qui lui tient plutôt à cœur. Depuis son petit village à proximité de Clermont-L'Hérault dans l'Hérault, il donne depuis quatre ans des conseils sexo sur Instagram. Sous son pseudo mister.ose, ce défenseur inconditionnel de la "sexualité positive" compte près de 20 000 abonnés qui lui réclamaient depuis des mois ce guide sans tabous.
"J'ai commencé par partager sur Insta des citations humoristiques, des aphorismes ou des jeux de mots sur la sexualité en général, raconte Jordy Oumira. Un jour, un abonné m'a demandé un conseil et puis toute la communauté a suivi donc j'ai complètement transformé mon compte. Ce sont eux qui m'ont encouragé ensuite à écrire un guide sexo pour aller encore plus loin."
Suivez le guide !
Pour alimenter son compte Instagram, Jordy Oumira a beaucoup lu et beaucoup échangé avec des sexologues et des sexothérapeutes. Mais il est aussi créateur de contenus et son livre mêle à la fois des conseils et des fictions érotiques. "C'est un livre hybride, explique l'auteur, le premier du genre. Il y a évidemment des conseils théoriques mais ils sont tout de suite suivis d'une mise en situation par une fiction, avec deux personnages principaux dont on voit la sexualité évoluer au fil des pages."
À l'arrivée, un manuel de 190 pages qui aborde tous les chapitres, du rapport non pénétratif au BDSM, en passant par la masturbation, le slow sex, les sextos ou encore le couple libre. Le ton est direct, les mots parfois très crus, mais c'est l'idée. "Provocateur ? Je ne crois pas, assure l'auteur. Mon but n'est pas de choquer mais de dédramatiser la sexualité, d'entrer dans l'intimité des gens, les aider à aborder le sujet et les pousser à la réflexion. Grâce au livre, j'espère, les lectrices et les lecteurs trouveront leurs propres solutions."
Provocateur ? Je ne crois pas. Mon but n'est pas de choquer mais de dédramatiser la sexualité, d'entrer dans l'intimité des gens, les aider à aborder le sujet et les pousser à la réflexion. Grâce au livre, j'espère, les lectrices et les lecteurs trouveront leurs propres solutions.
Jordy Oumira, auteur du guide
Promouvoir l'éducation sexuelle
Pour l'instagrammeur, il s'agit surtout de libérer la parole autour de la sexualité. Ce que l'éducation nationale ne fait pas selon lui. "Cette éducation sexuelle est obligatoire à l'école mais dans les faits, les enseignants n'ont ni les ressources, ni les moyens de la faire, regrette Jordy Oumira. Du coup, les plus jeunes s'éduquent uniquement grâce à la pornographie, qui ne dépeint absolument pas la réalité. Cela fausse ensuite tous les rapports de couple et cela peut favoriser des comportements inadaptés ou des déviances."
Trois séances par an d’éducation à la vie affective et sexuelle sont normalement prévues de la primaire au lycée depuis 2001. En 2018, une circulaire ministérielle rappelant cette obligation, avait suscité une violente polémique et Marlène Schiappa, alors ministre en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, avait dû faire une mise au point sur les objectifs et le cadre de ce dispositif. De son côté l'Arcom, le régulateur des médias et d'internet, estime que cinq sites pornographiques n'empêchent pas suffisamment leur accès aux mineurs et demande leur blocage au tribunal de Paris. Selon le site gouvernemental jeprotegemonenfant.gouv.fr, près d'un enfant de 12 ans sur trois a déjà vu du porno.
"Le sexe dans la vraie vie", Jordy Oumira, Editions Kiwi, 19 euros