Le constat est habituel : Montpellier détient depuis de nombreuses années le record d’absentéisme parmi son personnel administratif. Une situation que veut changer l’actuel maire de la ville, Michaël Delafosse.
C’est un triste record que détient depuis plus de 10 ans la ville de Montpellier. Ses agents municipaux sont parmi les plus absents du pays.
40 jours d’absence par an en moyenne
A la mairie de Montpellier, chaque agent est absent en moyenne 39,8 jours par an pour “motif médical ordinaire”. Une information partagée ce mardi 29 mars par le maire de la ville lui-même lors du dernier conseil municipal. “Nous allons ouvrir ce chantier car ce n’est pas acceptable. Nous devons avoir un absentéisme comparable à celui qui existe dans des collectivités de la même strate”, s’est exprimé Michaël Delafosse.
Un absentéisme multifactoriel
Selon la municipalité, ce fort taux d’absentéisme s’explique par plusieurs facteurs, notamment le vieillissement de ses agents et le manque de possibilités d’évolution de carrières proposées. “ Nous sommes en train de mettre en place un gigantesque plan pour essayer de réduire l’absentéisme dans cette collectivité”, promet Michel Aslanian, l’adjoint au maire délégué aux ressources humaines, au dialogue social et aux finances à la mairie de Montpellier. La municipalité entend proposer des formations afin de permettre à ses agents d’évoluer.
Une prime contre l’absentéisme
La mairie a également acté ce mardi 29 mars en conseil municipal la mise en place d’une prime de 1230 euros à 1830 euros par agent et par an. Cette prime sera versée à partir du 1er juillet mais en 2023, elle sera conditionnée au taux de présence de ses agents. 3% de cette prime sera retiré par jour d’arrêt maladie (mais pas dès le premier jour d’arrêt), c’est le dispositif RIFSEEP, créé spécifiquement pour la fonction publique en 2016.
Mais la situation ne satisfait pas les syndicats. “On ne compense pas la pénibilité du travail par de l’argent”, déplore Eric Varéa, le secrétaire général de la CGT à la mairie de Montpellier. “Il y a eu la mise en place de 1607 heures donc les agents travaillent 10 jours de plus par an. Et en ce moment, il y a des réorganisations dans toutes les directions, des mutualisations vers la métropole. Tout ça crée de l’anxiété et aggrave la situation. Un agent qui n’est pas bien au travail, cela peut créer de l’absentéisme. Nous, nous demandons plus de jours compensatoires au nom de la pénibilité. Un agent bien dans son travail n’est pas absent.”
La mairie prévoit une enveloppe de 3 millions et demi d’euros chaque année pour cette prime à laquelle les 3300 agents de Montpellier sont éligibles.