A la veille de la journée internationale des migrants, les associations solidaires qui apportent leur soutien aux exilés dans l'arrière-pays montpelliérain veulent sensibiliser les citoyens. Elles appellent à manifester ce dimanche, et incitent chacun à s'investir pour offrir un accueil digne aux personnes en exil.
A Saint-Martin-de-Londres c'est l'arrivée, à l'automne 2016, de deux jeunes exilés soudanais qui a mobilisé les premières familles de la commune. Un réseau solidaire, informel et spontané se met alors en place pour accueillir Youssef et Gassem.
Depuis, dans le secteur du Causse Violien et du bassin de Saint-Martin-de-Londres, est née l'association Radis (Réseau Accueil Demandeurs d’asile Immigrés Solidarité). Un réseau de familles accueillantes, qui hébergent à tour de rôle et apportent leur soutien à de jeunes migrants.
Une mobilisation qui s'étend
Hébergement, apprentissage du français, scolarisation des enfants, démarches administratives, les aides apportées par les bénévoles sont de tous ordres. Avec le temps, la mobilisation s'est étendue et a donné naissance à d'autres associations au sein de la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup.
Claude Dubois, un des fondateurs de l’association Escale en Pic Saint-Loup à Lauret, témoigne : "Chez moi, c'est pas commode du tout, mais j'ai eu l'occasion d'accueillir une famille albanaise qui se retrouvait à la rue après un refus de leur demande d'asile. On s'est réparti à plusieurs pour les accueillir, et ils ont fini par être régularisés, après trois ans de clandestinité. Si on ne s'était pas mis hors la loi en les hébergeant, ils auraient été foutus à la porte ou auraient vécu à la rue".
Pour sensibiliser la société civile à la question de l’asile, dénoncer "le tournant encore plus répressif pris par le gouvernement", Escale en Pic Saint-Loup invite le public à une rencontre, ce samedi 17 décembre, sur le marché de Claret.
Dimanche 18 décembre, journée internationale des migrants
Originaires d'Afrique sub-saharienne, du Moyen-Orient ou des pays de l'Est, les exilés arrivent d'abord dans les grandes villes comme Montpellier. "En général, les exilés que l'on soutient sont des personnes que l'on croise, avec qui on fait connaissance. Il arrive aussi que l'on soit sollicité par Solidarité Partagée, l'association de Montpellier qui essaie de sortir les migrants de la rue. On est un réseau d'hébergement temporaire, le temps qu'une solution institutionnelle soit trouvée." explique Claude Dubois.
Ce dimanche 18 décembre à 11 h, place de la Comédie à Montpellier, une manifestation est organisée dans le cadre de la Journée internationale des migrants. Les associations Radis, Escale en Pic Saint-Loup et Solidarité Partagée y seront évidemment présentes, pour réclamer "un accueil digne et décent" pour les exilés.
"L’État n'assume pas ses obligations, quand il n’assure pas les conditions matérielles d’accueil de personnes en détresse, qui ont besoin de protection." dénoncent ces associations. Une défaillance d'autant plus criante en cette période hivernale, où le manque de places d'hébergement oblige des hommes, des femmes, et des enfants à passer des nuits dehors, au mieux sous une tente.