Le procès d'un homme gravement malade qui devait être jugé pour meurtre par la cour d'assises de Montpellier n'aura sans doute jamais lieu. Il a été libéré. Enfin, presque.
C'est l'histoire d'un feuilleton judiciaire. Au centre, un avocat, Me Marc Gallix qui n'a eu de cesse pendant près de quatre ans, de répéter aux juges de la chambre de l'instruction que son client, gravement malade ne pourrait pas être jugé.
L'avocat montpelliérain défend un homme de 59 ans à l'article de la mort. Il devait comparaître devant la cour d'assises de l'Hérault pour avoir tué de plusieurs coups de couteau un autre marginal, comme lui, lors d'une soirée fortement alcoolisée en août 2020 à Montpellier.
Cancer généralisé
Atteint d'un cancer de la prostate aujourd'hui métastasé, l'accusé a été placé et maintenu en détention provisoire depuis sa mise en examen peu après le meurtre. "J'ai eu beau dire qu'il fallait le libérer pour qu'il se soigne, il n'y a rien eu à faire". Le cancer s'est généralisé, l'état de l'accusé fortement dégradé. Il devait comparaître sur un fauteuil roulant.
Coup de théâtre
La veille de l'audience, le service médical de la maison d'arrêt a envoyé un courrier à la présidente de la cour d'assises pour lui dire que l'état de santé de l'accusé ne lui permettait pas d'être présent au procès qui devait durer trois jours.
La présidente de la cour d'assises et ses deux assesseurs ont eu le courage de le libérer.
Me Marc GallixAvocat de la défense
Ce que n'avaient pas fait jusqu'à présent les magistrats de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Montpellier", ajoute Me Marc Gallix, joint par France 3 Occitanie.
Rocambolesque
"C'est une histoire rocambolesque à plus d'un titre" , poursuit l'avocat. Hier soir très tard, il s'est entretenu au téléphone avec la directrice de la prison qui lui a dit "qu’elle était ennuyée car ils ne pouvaient pas le laisser partir comme ça sur un fauteuil roulant et pour savoir si la famille avait prévu une ambulance pour l'amener à Rouen chez sa mère où il doit être placé sous contrôle judiciaire".
Libéré avant... d'être en détention arbitraire
"Il faut que je m'en occupe avec la famille de mon client pour trouver une solution", poursuit Me Gallix, un brin dépité. Il faudra que l'accusé soit libéré avant midi ce mardi 5 mars. Après, il sera considéré comme étant en détention arbitraire. "Ses chances de survie sont très limitées. Je suis satisfait qu'on le laisse aller mourir chez sa maman. Qu'on le laisse enfin tranquille", conclut l'avocat.
Une satisfaction proportionnelle à la déception de la famille des victimes. Étant donné l'état de santé de l'accusé, elles n'auront jamais de procès.