Une nouvelle fois, les associations de défense de l'environnement ont manifesté leur opposition au futur tracé de la LGV entre Montpellier et Perpignan qui passera par le bassin de Thau à Sète.
C'est un "Non", en lettres capitales, et catégorique que les associations qui ont manifesté une nouvelle fois ce samedi 17 décembre à Sète sont venues répéter. Une opposition ferme au tracé LGV de la ligne Montpellier – Perpignan. Une nouvelle ligne grande vitesse pour rejoindre l'Espagne prévue pour 2030.
Des wagons sur l'étang de Thau
Problème, les wagons passeront au cœur du bassin de Thau avec un impact direct sur ses habitants. "Ce projet, très ancien n'a pas été revu à l'aune de la crise énergétique et des enjeux environnementaux. Il va impacter notre patrimoine culturel en passant par la via Domitia, le tourisme en privant la ville de Sète de TGV mais il augmentera aussi le risque hydraulique sur les sources alimentant la ville de Sète. Il n'y a pas d'étude d'impact sur le viaduc de Poussan qui devrait être construit dans le cadre de ce projet", regrette Sylvie Louriac de l'association Alerte LGV Thau (ALT).
C'est un trajet "écocide" qui détruira une grosse partie de notre biodiversité sans mesures compensatoires dans la plupart des cas.
Pierre MaigrePrésident de la LPO (Ligue protectrice des oiseaux) pour l'Hérault
Risque hydraulique mais aussi crainte pour la biodiversité. La nouvelle ligne traversera des sites classés Natura 2000. "Ses wagons pourraient perturber les zones humides ou menacer des espèces fragiles comme l'aigle de Bonelli ou le lézard Ocellé qui pourraient disparaître alors qu'elles sont protégées", s'inquiète le défenseur de la cause animale.
En mars dernier, l'association Alerte LGV Thau (ALT)avait réuni près de 250 personnes à Mèze, pour une chaîne humaine sur la Via Domitia. Les manifestants demandaient "un tracé moins rectiligne, pour une meilleure insertion territoriale".
La ligne à grande vitesse permettrait de réduire de 39 minutes le trajet entre Montpellier et Perpignan, mais le tracé envisagé par la SNCF nécessite la construction d'un viaduc. Les associations militantes, elles, privilégient un parcours collé à l'autoroute A9.
Ecrit avec Camille Thomaso et Daniel de Barros