Et un, et deux, et trois... et quatre maillots ! Comme d'autres grands clubs de foot européens, le PSG inaugure samedi à Montpellier contre le MHSC une quatrième tunique, noire, censée accroître ses revenus et soigner son image de marque à l'international.
Ce quatrième maillot, noir flanqué du célèbre logo "Jumpman" de la marque Jordan, traversé d'une bande verticale bleu-blanc-rouge, vient enrichir encore un dressing bien fourni. Le PSG compte déjà une tenue pour les matches à domicile (marine avec une bande blanche et rouge), une autre pour l'extérieur (rouge) et une troisième tunique blanche.
Les joueurs parisiens arboreront ce nouveau maillot ce samedi sur la pelouse de La Mosson à Montpellier, à partir de 17h30. Une sorte de Fashion week sportive après l'heure. Les "stars" de Montpellier n'ont qu'a bien se tenir.
Un maillot supplémentaire était-il donc vraiment nécessaire ? Pour la bonne différenciation du PSG et de ses adversaires sur le terrain, pas sûr. Mais pour les équipementiers comme pour les clubs, "c'est incontestablement une bonne affaire", note Virgile Caillet, délégué général de l'Union Sport et Cycle, rassemblant les entreprises de la filière sport.
Mais cette surenchère vestimentaire pourrait lasser certains supporters.
Foot, fashion, business and com
Autrefois crées pour éviter que deux adversaires ne portent des couleurs trop similaires, les maillots sont devenus de nouveaux relais de croissance. Une manne non négligeable à l'heure du fair-play financier, où la plupart des clubs doivent diversifier leurs recettes hors transferts, souligne Jean-François Brocard, enseignant chercheur au Centre de droit et d'économie du sport.
Le PSG a ainsi multiplié ses ventes de maillots par quatre depuis 2011, franchissant en 2018-2019 le cap du million de tuniques écoulées, une première pour un club français.
Par ailleurs, le partenariat avec Jordan, griffe de l'équipementier américain Nike, a contribué à l'exposition internationale du club. Depuis, les ventes du PSG ont explosé de plus de 470% aux Etats-Unis.
Au-delà d'un intérêt purement financier, le maillot est aussi devenu un étendard marketing pour accroître l'aura des clubs.
Depuis 3/4 ans, on est passé du maillot de foot un peu désuet pour supporters acharnés à un maillot 'fashion' qu'on affiche hors du stade pour affirmer sa personnalité et ses valeurs, notamment chez les jeunes", selon Virgile Caillet.
Signe de cette évolution: le PSG défile sur les podiums de la Fashion Week et a "su avec succès effacer les frontières entre sport et mode", constate Dan Jones, analyste sport du cabinet Deloitte.
Le PSG ne pointe qu'en 9e position des plus gros vendeurs de maillots de foot, loin derrière Manchester United (3,25 millions de maillots), le Real (3,1 M) ou le Bayern (2,5 M), selon l'agence Euromericas Sport Marketing.
D'autant que les occasions de sortir un nouveau maillot se multiplient : hommage à Emiliano Sala (Nantes), à Notre-Dame (PSG), anniversaire (120 ans de l'OM), affirmation d'une identité (maillot du Barça aux couleurs catalanes)...