Champion d'Europe de handball à la surprise générale le 27 mai, Montpellier va devoir assumer un nouveau statut dans une Ligue des champions très relevée. Le MHB débute ce samedi à 17h30 face aux Macédoniens du Vardar Skopje, sa victime en demi-finales du Final Four.
Montpellier effectue ce soir un retour au sommet de l'Europe qu'il avait perdu de vue depuis six ans et la désastreuse affaire des paris illicites.
Malgré son titre, le second de son histoire (2003), il ne claironne aucune ambition et affiche au contraire beaucoup de modestie.
"L'objectif est de se qualifier pour la phase finale, et les matchs à élimination directe, et d'être bien positionné en championnat", espère l'entraîneur et manager Patrice Canayer.
"On va être attendu partout. On est arrivé par la petite porte. On repart de la même manière, on veut continuer à travailler pour aller le plus loin possible, mais on ne se prend pas pour d'autres. On ne revendique rien du tout mais on ne veut pas être ridicule", avance Valentin Porte, le nouveau capitaine du MHB.
Le groupe aux quatre champions
Au-delà de son statut, le club français le plus titré du handball français (42 trophées) s'apprête à gérer une double difficulté.
Relégué en poule basse les deux ultimes saisons, il revient en haut de la hiérarchie dans la poule la plus relevée.
Elle concentre les quatre derniers champions d'Europe : Montpellier, Vardar Skopje, Kielce et Barcelone, mais aussi Veszprem, qui a disputé deux des quatre ultimes finales, et les Allemands de Rhein Neckar Löwen.
"C'est une poule très homogène, où il n' y aura que des grosses affiches et des clubs dont le nom parlent à tous. Certaines équipes vont-elles se détacher ou cette poule sera-t-elle serrée jusqu'au bout pour livrer son verdict dans les deux ultimes journées? C'est difficile de se projeter d'autant que tout le monde a bien compris au fil du temps que la compétition débute pleinement avec les matchs à élimination directe. Ceux de la première phase ont peu impacté l'issue de la dernière édition", juge Patrice Canayer.
"Le plus dur pour nous sera de gérer le championnat", ajoute t-il.
Au cours des cinq prochaines semaines, jusqu'au championnat du monde des clubs au Qatar (16 au 19 octobre), Montpellier jaugera sa capacité à tenir ce marathon à haute intensité, à concilier championnat et Ligue des champions.
Le Vardar revanchard
Le nouveau champion d'Europe s'avance vers ce doublé défi sans son jeune pivot Ludovic Fabregas, parti cet été à Barcelone. L'international français, qui s'est révélé lors du Mondial en France, a été remplacé par le méconnu Suédois Fredric Pettersson, recruté à Toulouse. Le solide gaillard sera secondé par l'Égyptien Mohamed Mamdouh, au contrat prolongé pour un an, et Benjamin Afgour, en quête de rédemption après une première saison laborieuse.
Les retrouvailles avec Barcelone seront probablement plus électriques que celle avec Fabregas, au départ placé sous le signe de l'élégance et des regrets héraultais.
"Barcelone, qui évolue dans un championnat plutôt simple, sera probablement le plus motivé lors de la première phase, car il est un peu vexé par la saison passée", prévient le manager de Montpellier, tombeur du nonuple champion d'Europe en 8e de finale.
La victoire (27-34) obtenue par le Barça au palais des sports Bougnol, au coeur du mois d'août et de la préparation, avait déjà le goût de la revanche. Le Vardar Skopje, battu en demi-finales d'un but, pourrait être animé du même sentiment samedi.