Manger sain sans se ruiner quand on est étudiant : quatre chercheurs proposent des solutions contre "le bourbier alimentaire"

Il est toujours difficile pour les étudiants de se nourrir sainement. Ils sont confrontés à d'innombrables obstacles : financiers, matériels, méconnaissance culinaire... Dans une étude, des chercheurs de l'Université de Montpellier préconisent plusieurs solutions pour les étudiants, mais aussi pour les commerçants.

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Contraintes budgétaires, géographiques et temporelles, méconnaissance des circuits courts... Pas facile pour les étudiants de manger sainement. Preuve en est, ce lundi 21 octobre 2024, plus de 1000 étudiants ont fait la queue à l'université Paul Valéry pour une distribution alimentaire gratuite.

Partant de ce constat, quatre enseignants-chercheurs de l'Université de Montpellier ont réalisé une étude sur les comportements et environnements alimentaires de 24 jeunes qui étudient à Montpellier dans l'Hérault et qui ont quitté leur domicile familial. Ils en ont tiré plusieurs pistes de réflexion et quelques solutions.

Des obstacles pour bien se nourrir

Dans l'étude, les auteurs mettent en lumière les "bourbiers alimentaires" dans les quartiers étudiants. Karine Garcia, l'une des autrices de cette étude, revient sur cette expression : "Le bourbier alimentaire, c'est lorsqu’une zone a plus de fast-foods (burger, kebab, pizza, sandwicheries, tacos) que de supérettes", précise-t-elle. Elle cite l'exemple du campus Richter : "À proximité de ce campus, il y a une dizaine de fast-foods. C'est vrai que d'un point de vue financier, c'est plus accessible. C'est plus facile d'avoir accès à la malbouffe qu'à des bons produits", avance-t-elle.

Ils ont envie de bien se nourrir, mais certains rencontrent des obstacles.

Karine Garcia

France 3 Montpellier

Toutefois, elle contrebalance : "On a aussi pu observer qu'il y a certains étudiants qui n'aiment pas la malbouffe. Ils ont envie de bien se nourrir, mais certains rencontrent des obstacles". Ces difficultés peuvent être financières. D'après le baromètre annuel de l'Ifop, pour l'association Cop1 publié jeudi 17 octobre, 18% des étudiants recourent à l'aide alimentaire pour faire leurs courses et 36% disent sauter des repas par manque d'argent. Les restaurants universitaires, fréquentés par 54% des étudiants selon le baromètre, sont les seuls endroits vus comme offrant des repas équilibrés à prix abordables à proximité du lieu d'habitation des étudiants interrogés.

Les contraintes peuvent aussi être de l'ordre matériel : petit frigo, cuisine partagée, manque de place pour stocker la nourriture... D'autres complications peuvent être liées à un manque de connaissances culinaires.

"Il faut que les territoires interviennent sur ces sujets-là"

Pour tenter de répondre à la question, les quatre chercheurs ont mis en lumière plusieurs pistes de solution. "Il faut que les territoires interviennent sur ces sujets-là. Il faut également accompagner les commerces alimentaires. Certains n'ont pas conscience de l'impact de l'offre qu'ils proposent", souligne Karine Garcia. 

L'étude suggère aussi de prendre en compte les trajectoires des étudiants pour identifier leurs principaux lieux de passages. L'idée serait d'y implanter des stands de vente de légumes et fruits.

Si les étudiants s'appuient sur les aides et les repas du Crous pour limiter leur budget, ils peuvent explorer leur quartier pour identifier des lieux autour de chez eux ainsi que des associations qui peuvent les aider.

Karine Garcia conseille également aux jeunes de jeter un œil aux sites internent, applications et pages Instagram de leur ville étudiante pour découvrir les marchés et événement locaux liés à l'alimentation. "Très peu d'étudiants identifient les circuits courts par exemple. Mais parfois, on peut arriver à de très bons prix, notamment sur les marchés de quartier. Il y a aussi les boutiques de producteurs, à des prix un peu plus élevés, ou des AMAP, qui demandent de l'engagement", conclut-elle.

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