Une vague de protestation avait lieu ce matin, jeudi 2 février, devant l'entreprise Sanofi à Montpellier. Les salariés manifestaient contre la direction, en soutien à deux employées syndicalistes.
Ils étaient quelques dizaines à manifester ce jeudi 2 février, devant l'entrée de Sanofi, afin de soutenir deux déléguées syndicales convoquées ce matin pour un entretien avec la direction du site pour "sanction disciplinaire pour des faits constitutifs d'une faute lourde".
Comme un peu partout en France, l'entreprise Sanofi fait face à une vague de protestation des employés. C'est le cas aussi donc sur son site de Montpellier. Ces derniers reprochent à la direction de faire une chasse aux syndicalistes suite au long mouvement de grève qui a eu lieu fin 2022.
Mouvement de grève national
De novembre à décembre 2022, pendant quatre semaines, les employés ont mené un mouvement de grève national intersyndical pour réclamer une hausse de leurs salaires. 17 sites avaient été fermés chez Sanofi lors de cette mobilisation très importante.
Depuis, sur le site de Montpellier, 15 employés grévistes ont reçu des lettres de recadrage, et deux représentantes syndicales ont été convoquées par la direction. On leur reproche "le blocage du site de Montpellier du 24 novembre au 13 décembre 2022".
Pourtant, les deux employées, Marion Layssac et Sandrine Caristan, s'insurgent : "comment ont-ils pu choisir deux personnes dans un mouvement collectif et intersyndical et dire qu'à seulement deux, nous pouvions bloquer un site entier alors qu'une seule des quatre entrées était bloquée ?".
Sur Twitter, le syndicat SUD Education 34 dénonce "les méthodes infâmes de Sanofi".
Attaque au droit de grève ?
Selon les syndicats présents sur place, "la direction de l'entreprise s'attaque au droit de grève et tire à vue sur tous les délégués syndicaux sur plusieurs sites".
Mais l'entreprise se défend et rappelle son respect pour le droit de grève. Pour autant, elle continue de dénoncer les actions de certains grévistes qui auraient "empêché le fonctionnement normal [de certains sites Sanofi] et perturbé la fabrication et la livraison de médicaments, vaccins ou traitements pour des essais cliniques essentiels pour les patients, certains étant reconnus d’intérêt thérapeutique majeur".
Selon la direction de Sanofi, un huissier a constaté le "caractère illicite des actes" de certains grévistes, en "considérant les besoins des patients et le risque d'interruption de traitement ou de prévention".
Il ne s’agit en aucun cas d’atteintes au droit de grève mais de procédures engagées au regard d’abus constatés et avérés dans le cadre d’un exercice anormal de ce droit de grève par leurs auteurs.
Direction de Sanofi
Après leurs entretiens avec la direction ce jeudi 2 février, Marion Layssac et Sandrine Caristan attendent le retour de l'entreprise. "La balle est dans leur camp pour l'instant, on a nié en bloc ce qui nous était reproché. Si sanction il y a, elle arrivera par courrier dans un délai de 48h à un mois".
Protégées par leurs mandats de syndicalistes, les deux femmes expliquent que si des mesures de licenciement sont prises, un inspecteur du travail sera saisi afin de mener une enquête contradictoire pour valider, ou non, ce licenciement.