Manifestation des infirmiers libéraux : une opération escargot, ce vendredi, pour réclamer une revalorisation des tarifs des actes médicaux

Un cortège de voitures est parti du parking du Auchan de Pérols pour atteindre le siège de la CPAM de l'Hérault, à Montpellier. Les infirmiers libéraux revendiquent une revalorisation des tarifs des actes médicaux et de leur indemnité de déplacement.

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Un collectif d'infirmiers libéraux en colère a mené une opération escargot, ce vendredi 2 février en début d'après-midi, entre Pérols et le centre-ville de Montpellier (Hérault).

Le cortège de voitures est parti peu après 13h du parking du Auchan de Pérols et s'est élancé vers le siège de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de l'Hérault, sur le cour Gambetta à Montpellier. Un point de blocage était prévu devant la CPAM.

Les infirmiers libéraux revendiquent une revalorisation des tarifs des actes médicaux — bloqués depuis 2009 — et de leur indemnité de déplacement, pour suivre le rythme de l'inflation.

Selon les organisateurs, entre 20 et 50 véhicules participants étaient attendus. 

Revalorisation des tarifs

La manifestation est portée par un collectif associatif nommé Infirmiers libéraux en colère, qui n'appartient pas aux syndicats. "On les appelle cependant à faire l'union", avance néanmoins Yannick Allilaire, infirmier libéral dans l'Hérault et administrateur du collectif dans le département.

Le collectif regrette que deux syndicats de la profession — la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL) — aient accepté en 2023 une revalorisation jugée "très faible" des indemnités de déplacement, de 25 centimes par déplacement, sans ouvrir de négociations plus larges. L'autre syndicat représentatif, Convergence Infirmière, avait refusé cette revalorisation qu'il jugeait "trop faible", réclamant "de véritables négociations sur l’ensemble des problématiques de la profession".

Le collectif réclame en outre une revalorisation des tarifs des actes infirmiers, portant le tarif d'un acte technique à 4 euros, contre 3,15 euros aujourd'hui. La dernière revalorisation des tarifs des actes infirmiers date d'avril 2009. Depuis cette date, l'inflation a atteint près de 30%.

"Une prise de sang nous prend entre 20 et 30 minutes. On fait l'acte, on part, on l'amène au laboratoire. Chacune rapporte environ trois euros net. On en fait deux à trois par heure, pour seulement six à neuf euros net", explique Yannick Allilaire.

Vers "de nouveaux soins" ?

Le groupement organisateur de l'opération escargot "n'a pas la validation des trois syndicats majoritaires", évoque Jean-Francois Bouscarin, président de l'Union régionale de professionnels de santé (UPRS) des infirmiers libéraux d'Occitanie, qui a vocation à représenter les infirmiers aux côtés des syndicats. "On a obtenu une revalorisation des indemnités de déplacement, on a un système favorable, on n'est pas Cosette sur ces sujets-là", défend-il.

Ce dernier craint que l'opération de ce vendredi ne désolidarise la population des revendications des infirmiers. "Là, il s'agit d'aller afficher à la population qu'on serait en souffrance sur la rémunération au même titre que les agriculteurs, alors que ce n'est pas le cas. On fait un métier pénible, confronté à la mort, mais nos rémunérations sont sans commune mesure avec celles des agriculteurs", explique Jean-Francois Bouscarin.

Lui argumente en faveur de négociations pour que les infirmiers libéraux puissent bientôt pratiquer "de nouveaux soins", dans un système public "basé sur l'Assurance maladie", afin de désengorger les cabinets de médecin, ce qui impliquerait bien une hausse de rémunération.

Dans un communiqué adressé à France 3 Occitanie, le syndicat Convergence Infirmière indique se désolidariser "totalement de propos mensongers et hors sol marqués au sceau du mépris à l’endroit des infirmières et des infirmiers libéraux". Et d'ajouter : "Sur le terrain, Convergence Infirmière apporte son soutien aux mobilisations locales qui sont de nature à mettre en lumière notre profession". "Nous ne saurions en outre accepter la ridiculisation d’une profession qui a perdu plus de 20% de pouvoir d’achat en quelques années, qui subit violences, pénibilité, indus, mépris institutionnel".

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