Pour la première fois en Europe, un patient va passer moins de 12 heures à l'hôpital après le remplacement d'un disque avec la pose d'une prothèse de disque lombaire en ambulatoire. Une pratique qui n'a pas qu'un intérêt économique, mais justifiée aussi au niveau thérapeutique.
A 27 ans, Jonathan est un sportif accompli. Cet ancien légionnaire pratique régulièrement le base-jump. Le base-jump ou saut extrême est un sport extrême consistant à sauter en parachute à partir d'immeubles, d'antennes, de ponts ou de falaises. Un sport qui nécessite une très bonne condition physique. Mais depuis quelques mois, un mal de dos ronge Jonathan et complique chaque geste de sa vie quotidienne.
" A chaque fois que je dois me baisser pour remplir ma machine à laver, ou que je dois prendre quelque chose dans un placard, ou que je veux aller dans mon frigo, ou juste aller aux toilettes, cela me fait mal ! " explique le jeune homme.
Depuis janvier dernier, Jonathan souffre d'une hernie discale. Après des mois à chercher un remède à ses maux, il choisit de se faire opérer. Pour la pose d'une prothèse de disque lombaire.
" En fait, je n'ai pas envie de me retrouver dans 3 mois ou dans 6 mois avec le même problème et que chaque année je doive recommencer. Je suis jeune. Ma vie est déjà impactée, si je ne le fais pas maintenant, je risque d'avoir le même problème dans un an , " poursuit Jonathan Perherin.
Une première en Europe
Une opération qui sera pratiquée en ambulatoire à la Clinique du Parc de Montpellier, une première en Europe. Avec l'objectif que le patient puisse revenir chez lui le soir de l'opération. Les prothèses de disques lombaires existent depuis 30 ans. L'opération dure 45 mn. Le chirurgien, Grégory Edgard-Rosa a ôté un disque lombaire abîmé et l'a remplacé par une prothèse. Les techniques opératoires et anesthésiques sont maîtrisées et permettent désormais de raccourcir au maximum la durée d'hospitalisation.
Cette opération est très praticable aujourd'hui en ambulatoire parce que'elle très peu agressive pour le corps et donc très peu douloureuse au réveil du patient
" A part la peau que l'on coupe, on ne coupe rien, on va juste disséquer les tissus et c'est ce qui fait que cette opération est très praticable aujourd'hui en ambulatoire parce que'elle très peu agressive pour le corps et donc très peu douloureuse au réveil du patient, " explique Dr Grégory Edgard-Rosa, chirurgien orthopédiste à la clinique du Parc.
Une hospitalisation raccourcie, et donc des économies pour la Sécurité sociale. Mais cela permet aussi d'optimiser la convalescence.
" Dans les chirurgies de la colonne, il y a une vraie peur du mouvement et cette peur du mouvement va faire prendre du retard dans la rééducation et elle peut au final nuire au résultat. Plus on va réhabiliter le patient précocément, plus il y a de chance au final que le résultat soit meilleur, " précise le chirurgien.
Et effectivement, moins de 5 h après l'opération, alors qu'il fallait un à deux jours auparavant, Jonathan, lui, peut d'ors et déjà remarcher. Entré à 7h du matin à la clinique, il en ressort à 17h. Et le jeune homme s'accroche à une perspective réjouissante.
Je suis très content de rentrer à la maison ce soir
" Je suis très content de rentrer à la maison ce soir, c'est d'être avec mes amis et de pouvoir discuter de tout ça...et me lever demain matin chez moi surtout, tranquillement, sans stress, sans soucis, sans être à l'hopital , " conclut Jonathan après son opération.
Pour les sauts en parachute en revanche, il faudra attendre encore un peu. Entre six mois et un an d'après les médecins. Il y a dix ans, un patient opéré du dos se levait au mieux quatre jours après l'intervention et restait hospitalisé une semaine.