"Mon Master" : des professeurs pointent les failles de la nouvelle plateforme, un dispositif laborieux qui fait "perdre du temps"

À moins d'un mois des résultats des candidatures en première année de master, des professeurs de l'université Paul Valéry de Montpellier utilisent pour la première fois la plateforme "Mon Master". Une utilisation qui révèle des obstacles techniques chronophages.

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À l'université Paul Valéry, des professeurs en charge du traitement des dossiers de candidatures aux masters utilisent pour la première fois la plateforme "Mon Master".

Une nouvelle plateforme

Le nouveau site autrement appelé "le parcoursup des masters", en référence à la plateforme de candidature post-bac, permet aux étudiants de postuler sur le même dispositif pour différentes universités, ce qui facilite leurs candidatures. Il a été mis en ligne le 22 mars 2023. 

Et ce qui permet de réduire le temps des incertitudes aussi bien chez les étudiants que pour les universités. Mais inévitablement, les universités constatent une augmentation massive des candidatures. 

On se retrouve avec 1 400 dossiers pour 25 places c'est très lourd à gérer.

Yann Bisiou, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles, université Paul Valéry

D'autant qu'avec la réforme des masters, "les étudiants sollicitent dix masters par sécurité", raconte Yann Bisiou, avant d'ajouter "ce n'est pas dramatique mais techniquement, la lourdeur du travail est plus conséquente."

À moins d'un mois des résultats des sélections, les professeurs mettent le doigt sur les failles techniques de la plateforme qui leur font perdre du temps dans un dispositif déjà laborieux.

Manque de praticabilité

Sollicité pour faire partie d'une équipe pédagogique de sélection des dossiers, Yann Bisiou, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l'université Paul Valéry, s'étonnait de ne pas recevoir les candidatures des étudiants. 

Après avoir relancé ses collègues, on lui répond que le personnel administratif y travaille déjà depuis une semaine : "j'apprends que pour accéder au dossier d'un candidat, il faut cliquer sur le nom dudit candidat et télécharger individuellement le dossier", explique-t-il sur Twitter.

Pour Benoit Prévost, directeur du master développement social de l'université Paul Valéry à Montpellier, l'idée de cette plateforme est "excellente", ce qui n'est pas le cas de sa mise en pratique.

"Sur l'interface, on se connecte et on doit cliquer sur le nom de chaque étudiant, il est impossible de télécharger tous les dossiers d'un coup pour les mettre à la disposition de chacun des professeurs", explique-t-il.

Cliquer sur le nom ça prend deux minutes à chaque fois : c'est rien mais fois 1000 vous en avez pour trois jours juste d'administration.

Yann Bisiou - Maître de conférences en droit privé et sciences criminelles

Sur Twitter, il demande à ce que la Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, trouve une solution.

"Un dispositif intéressant mais pensé sans ses acteurs"

Benoit Prévost déplore "une perte de temps sur des tâches techniques, puisque des personnes ont conceptualisé une plateforme sans connaître le travail et les besoins des équipes pédagogiques".

De son côté, Yann Bisiou regrette "à quel moment les collègues ou l'administration ont-ils été interrogés sur la meilleure façon de procéder ?". Sur Twitter, un collègue professeur d'économie a proposé de créer "un programme informatique pour automatiser les tâches".

Si certains espèrent une correction en urgence pour simplifier les choses, d'autres considèrent qu'il est trop tard pour cette année et souhaitent que le tir soit rectifié pour l'année prochaine.

Un manque de temps qui risque d'empêcher un bon accompagnement des élèves, car au final, ce sont eux qui seront les plus touchés.

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