Trois semaines après avoir fêté ses 104 ans dans son Ehpad de Montpellier, Geneviève Mazet, dite "Vivette", a contracté le coronavirus. Cette ancienne infirmière et institutrice, qui avait déjà survécu au tremblement de terre d'Agadir (Maroc) en 1960, est aujourd'hui guérie du COVID-19.
Avoir survécu au coronavirus, c'est une victoire de plus dans la vie bien remplie de Geneviève Mazet, surnommée "Vivette". Elle a fêté ses 104 ans le 26 février dernier dans sa maison de retraite de Montpellier. Trois semaines après, le COVID-19 la frappait. Elle est aujourd'hui guérie. Voici ses premiers mots recueillis dans ce reportage :
Hospitalisée et guérie
Dominique Bloch, la fille de Vivette, témoigne de l'attention dont a bénéficié sa mère tout au long de la maladie :
Elle menait une vie paisible, très appréciée par le personnel et les résidents. Elle a été hospitalisée à la clinique Saint- Jean, puis au Mas de Rochet à Montpellier. La qualité des soins dont elle a bénéficié ainsi que celle de son médecin traitant, le docteur Durand, lui ont permis de surmonter cette nouvelle épreuve.
Infirmière psychiatrique indignée sous l'Occupation
Car dans sa longue vie, Vivette la bien nommée, née en 1916 en Ardèche, a vaincu bien des difficultés. Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, de 1937 à 1942, elle devient, très jeune, infirmière psychiatrique à l'hôpital de Maison Blanche à Paris.
Des années qui l'ont extrêmement marquée d'une empreinte douloureuse liée aux conditions terribles faites à ceux qu'on appelait les "aliénés" ( notamment soumis à la famine) pendant l'Occupation.
Créatrice d'une école au Maroc
Après son mariage avec un militaire de carrière servant dans les Tirailleurs Marocains à Marrakech, une fois les campagne d'Italie et d'Allemagne terminées, elle s'installe au Maroc avec sa famille et devient institutrice.
Elle est à l'origine de l'ouverture d'une école dont elle devient directrice à Kasba-Tadla, sillonnant villages et hameaux environnants à vélo et créant une "cantine à soupe" du midi, puis un goûter pour convaincre les familles de scolariser leurs enfants.
Survivante du tremblement de terre d'Agadir
Après 18 ans passés au Maroc, le tremblement de terre d'Agadir du 29 février 1960, qui fait plus de 12.000 morts, la convainc de rentrer en France. Traumatisée par cette tragédie dont a miraculeusement réchappé avec son mari et sa fille Dominique, elle en reste sans voix plusieurs jours. Mais son énergie, déjà, lui permet de recouvrer la santé.
Une mère, une grand-mère et une épouse marquée par la vie
La famille revient en Ardèche, à Aubenas, où Vivette poursuit sa carrière de directrice d'école jusqu'à sa retraite en 1974. Elle y élève ses 3 filles (la quatrième est décédée en bas âge) et devient veuve jeune, à 55 ans. Plus tard, elle assumera l'éducation de l'une de ses petites-filles jusqu'aux 20 ans de celle-ci.
Arrière-grand-mère combative
Depuis quelques années, Geneviève Mazet réside dans une maison de retraite de Montpellier. Elle a 4 petits-enfants et 4 arrière-petits-enfants. A 104 ans, le coronavirus n'a pas eu raison de Vivette, qui n'a jamais autant mérité son surnom. Elle n'est pas la première centenaire à vaincre le COVD-19 : une ancienne Résistante a elle aussi survécu à la maladie.