Deux tableaux longtemps disparus de Fragonard ont été acquis par l'Etat en vue d'être exposés à Montpellier. Il s'agit de 2 oeuvres de jeunesse du peintre né sur la Côte d'Azur, découvertes en 2016 lors d'un inventaire dans un château en Normandie. "Le jeu de la palette" et "Le jeu de la bascule".
Ces 2 peintures avaient été découvertes dans un château en Normandie, à l'occasion d'un inventaire de tableaux et de dessins conservés depuis des générations par une famille qui en ignorait la valeur.
"Le Jeu de la palette" et "La Bascule", des oeuvres peintes vers 1760 à 1765, probablement en 1761, étaient "disparues depuis leur vente en 1786", puis "réapparues en 2017 à l'occasion d'une demande de certificat d'exportation", a rappelé le ministère de la Culture.
Pour empêcher qu'elles quittent la France, le ministère les avait classées "Trésor national", le 10 mai 2017, le prélude à un rachat.
Une estimation de 6 millions d'euros au moment de la découverte
"L'acquisition de ces oeuvres a été rendue possible grâce à des financements provenant du Louvre, d'une aide directe de l'Etat via le concours du Fonds du patrimoine et d'un apport en mécénat d'entreprise", a expliqué le ministère, sans divulguer le montant de l'acquisition.
Les deux tableaux ont pour destination le musée Fabre de Montpellier, qui expose d'illustres contemporains de Jean-Honoré Fragonard, comme Jacques-Louis David ou François-Xavier Fabre.
La ministre Roselyne Bachelot-Narquin se réjouit de "la réussite d'une opération emblématique à la fois pour l'enrichissement des collections publiques et pour l'action culturelle de l'Etat dans les territoires". La ministre de la Culture a inauguré ce jeudi 22 juillet l'accrochage des deux tableaux, désormais visibles par tous au Musée fabre.
Né à Grasse dans une famille d'origine italienne, Fragonard (1732-1806) est l'un des plus grands peintres français du XVIIIe siècle, avec un trait vif et des compositions audacieuses qui en font un maître du rococo et un précurseur du romantisme.
Ces deux toiles de 75X99 cm représentent des personnages jouant au milieu de ruines antiques. On ignorait leur sort après le décès de leur premier propriétaire, Pierre Bergeret de Grandcourt, mécène et ami du peintre.