Après la manifestation de "convergence des luttes" contre le gouvernement qui a dégénéré samedi à Montpellier, 51 personnes ont été interpellées. 43 personnes étaient encore en garde à vue dimanche. La Ligue des droits de l'Homme de l'Hérault dénonce de la "pure com'".
Des heurts entre des centaines de manifestants et des policiers et CRS anti-émeutes ont éclaté à Montpellier, samedi après-midi, lors d'une manifestation de "convergence des luttes" contre la politique du gouvernement.
43 personnes toujours en garde à vue
Quarante-trois personnes étaient encore en garde à vue dimanche, au lendemain de la manifestation de "convergence des luttes" organisée à Montpellier lors de laquelle la police avait procédé à 51 interpellations, a indiqué la préfecture de l'Hérault. Ces personnes sont entendues pour violences sur personnes dépositaires de l'ordre public, dégradations aggravées et/ou participation à un groupement en vue de commettre des dégradations, a précisé le procureur de la République de Montpellier Christophe Barret à l'AFP.
Mise à jour : Dix-sept personnes étaient encore interrogées dimanche dans l'après-midi.
De la "pure com'" selon la LDH
Me Sophie Mazas, présidente de la Fédération de la Ligue des droits de l'Homme de l'Hérault, a qualifié ces interpellations et ces gardes à vue de "pure com'" dimanche, auprès de l'AFP. "Ces personnes, dont deux membres de l'équipe légale de la LDH, ont été arrêtées totalement au hasard, plus de deux heures après les dégradations commises en marge de la manifestation, et à 2 km des dégradations", a affirmé Me Mazas, selon qui les manifestants interpellés étaient alors sur le chemin de l'université Paul-Valéry, bloquée depuis la mi-février, où ils se rendaient pour participer à une Assemblée générale.
Un rassemblement en soutien aux personnes gardées à vue
"Certaines arrestations ont été très violentes, il y a eu une répression inhabituelle à Montpellier", a insisté Mme Mazas dimanche. La LDH de l'Hérault et le syndicat Sud Solidaires de l'Hérault ont appelé à un rassemblement dimanche à la mi-journée devant l'hôtel de police de Montpellier, en soutien aux personnes gardées à vue.
51 personnes interpellées
Au total, 51 personnes ont été interpellées, selon la préfecture de l'Hérault qui a aussi précisé à France 3 Languedoc-Roussillon qu'il n'y avait aucun blessé grave. Aucune personne n'a en tout cas été prise en charge par les pompiers, selon cette source. Dès le départ du cortège qui regroupait 1.000 personnes selon la préfecture et quelque 2.000 selon les organisateurs, des incidents ont éclaté.
Un reportage de Daniel De Barros et Julianne Paul
La LDH dénonce des "atteintes au droit de manifester"
La Ligue des droits de l'Homme héraultaise a dénoncé auprès de l'AFP de nombreuses "atteintes au droit de manifester", assurant notamment qu'une trentaine de manifestants avaient été pris dans une "nasse policière", près de l'université Paul Valéry, bloquée depuis mi-février dans le cadre de l'opposition à la loi sur l'accès à l'université. Selon la LDH, cette intervention aurait fait "quatre blessés légers" parmi les étudiants.
Gros dispositif policier mobilisé
Un peu avant 16h00, quelque 200 manifestants au visage dissimulé ont affronté la police, déployée en nombre : 150 policiers et CRS selon la préfecture héraultaise. Des projectiles - notamment des bombes de peinture et des fumigènes rouges - ont été tirés vers les dizaines de policiers et CRS déployés qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et ont de fait, barré le parcours initialement prévu pour la manifestation.