Sur 32 projets sur la COVID-19 retenus par l'Agence Nationale pour la Recherche Scientifique, 7 sont portés par des équipes de Montpellier Université d'Excellence (MUSE). Elles vont travailler main dans la main avec celles de pays du Sud pour faire avancer les connaissances sur le coronavirus.
Pour le site MUSE (Montpellier Université d'Excellence), qui regroupe 19 institutions de recherche réputées pour leurs travaux, c'est une nouvelle reconnaissance : dans les 32 projets sur la COVID-19 que vient de retenir l'Agence Nationale de Recherche sur Sida et les hépatites virales, 7 sont montpelliérains.
Collaboration Nord/Sud
Enfin pas tout à fait : l'appel à projet de l'ANRS stipulait l'obligation de proposer une association d’au moins une équipe de recherche basée au Sud à une équipe française.
ANRS Covid-19 Sud : 7 projets retenus co-portés par des équipes montpelliéraines témoignent de la qualité des collaborations scientifiques du site avec les pays du Sud notamment sur la santé humaine cc @umontpellier @CNRS_OccitaniE @ird_fr @InsermOccMed https://t.co/uyyFuTkNJc
— MUSE - UMontpellier (@IsiteMUSE) May 12, 2020
Les chercheurs montpelliérains vont donc travailler main dans la main avec ceux des pays de l'hémisphère Sud. Mais l'Université de Montpellier précise :
Il ne s'agit pas de se substituer au Sud, mais d'établir de vraies collaborations. Et pour ça, Montpellier avait une antériorité, car des institutions de recherche comme le CIRAD par exemple en agronomie avaient montré la voie depuis longtemps.
C'est vrai aussi pour la recherche sur les maladies infectieuses. Ainsi, l'un des projets retenus est celui du laboratoire TransVIHMi (qui réunit des personnels de l'Université de Montpellier, de l'Institut pour la Recherche pour le Développement et de l'INSERM).
Il porte sur "la prévalence, la diversité génétique et la distribution géographique des coronavirus chez les chauves-souris sauvages, dans le but d’évaluer le risque pour de futures transmissions zoonotiques".
Il se fera en partenariat avec le Centre de Recherche et de Formation en Infectiologie de Guinée, inauguré en mars 2018 à Conakry grâce à l'appui de l'Université de Montpellier avec qui il a signé un accord-cadre. Le projet est porté par Martine Peeters et Alpha Keita. Or, Martine Peeters travaille depuis longtemps sur le virus Ebola et son lien avec les chauves-souris.
Ce n'est donc pas un hasard si 3 autres projets sur la COVID-19 portés par TransVIHMi ont aussi été distingués par l'ANRS. Voici leurs intitulés :
- "Prévalence de la COVID-19 chez les jeunes enfants hospitalisés avec pneumonie sévère ou malnutrition aiguë sévère en Afrique sub-saharienne et Asie du Sud Est", en partenariat avec MUJHU Research Collaboration Philippa Musoke (Ouganda). Le projet est porté par Maryline Bonnet à Montpellier et Eric Wobudeya en Ouganda.
- "Mobilisations communautaires et enjeux socio-sanitaires face à la COVID-19 (Sénégal, Burkina Faso)", en partenariat avec le Centre de Recherche et de Formation pour le VIH et les maladies associées de Dakar au Sénégal. Le projet est porté par Alice Desclaux, rattachée à l'IRD de Montpellier mais en poste au Sénégal et par Khoudia Sow, médecin anthropologiste sénégalaise.
- "Dynamique de l’épidémie à SARS-CoV-2 à Conakry, Guinée (COVEPIGUI)", en association avec le Centre de Recherche et de Formation en Infectiologie de Guinée. Le projet est porté par Jean-François Etard, épidémiologiste à l'Université de Montpellier et à l'IRD, et Abdoulaye Touré.
Certains des laboratoires récompensés, s'ils sont basés à Montpellier, ont des équipes qui travaillent déjà directement sur place dans l'hémisphère Sud, à l'image d'Avelin Fobang Aghokeng, dont la directrice de thèse fut Martine Peeters et qui travaille aujourd'hui pour l'IRD au Cameroun.
Au sein de l'unité MIVEGEC (Maladies Infectieuses et Vecteurs : Ecologie, Génétique, Evolution et Contrôle), Avelin Fobang Aghokeng travaillera sur la "situation épidémiologique, les risques de propagation de la COVID-19 en Afrique Centrale et sur l'apport des tests rapides dits "point-of-care" (issus de l'étude COVIDCent)", en partenariat avec Fabien Roch Niama et le Laboratoire National de Santé Publique de Brazzaville, en République du Congo.
Recherche en partenariat avec l'Afrique et l'Asie
Une autre équipe de MIVEGEC va également bénéficier des fonds de l'ANRS. C'est celle d'Eric Leroy, dont les travaux portent sur "l'investigation épidémiologique du SARS-CoV-2 au Laos par une approche One-Health", en partenariat avec le Centre d’Infectiologie Christophe Mérieux du Laos et Phimpha Paboriboune.
Enfin l'Université de Montpellier, l'INSERME et l'Etablissement Français du Sang, réunis dans une unité de recherche sur la "Pathogenèse et contrôle des infections chroniques", vont travailler sur "l'évaluation de l’impact des mesures de lutte contre l’épidémie de COVID-19 sur les comportements à risque pour le VIH et le VHC, ainsi que sur l’accès à la prévention et aux soins pour les usagers de drogues injectables à Hai Phong, Vietnam", en partenariat avec Faculty of Public Health DUONG Thi Huong (Vietnam). Le projet est porté par Delphine Rapoud et Thi Giang Hoang.
6,1 millions d'euros à partager entre 32 projets
Le but de ces coopérations est de "soutenir en urgence la recherche sur le Covid-19 dans les pays à ressources limitées". La dotation globale pour les 32 projets retenus par l'ANRS est de 6,1 millions d'euros. On ignore la part qui reviendra aux 7 projets montpelliérains.