A Montpellier, le chancre coloré a encore frappé dans le centre historique. Vingt immenses platanes vont être abattus le long du Jardin des Plantes. Pourtant, un seul arbre est contaminé mais tous les autres sont condamnés, faute de traitement contre ce champignon dévastateur.
Boulevard Henri IV à Montpellier, le long du Jardin des Plantes, les équipes de la ville sont sur le pont, tronçonneuses à la main. Le chancre coloré a colonisé les tissus d'un platane centenaire et a provoqué son dépérissement.
"Là, on voit que le platane est complètement nécrosé et qu'en fait il a totalement séché. Du coup, toute la maladie peut se propager par les racines, là où les platanes communiquent entre eux" explique Hugo Philip, conducteur de travaux.
L'abattage de cet arbre malade et des platanes voisins est la seule issue pour stopper la prolifération du champignon sur le boulevard. Vingt platanes vont donc être sacrifiés.
"Ca ne fait pas plaisir ! On préfèrerait les garder, mais si on ne fait pas ça, c'est la totalité des platanes qui vont mourir..." témoigne l'un des techniciens.
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La crainte d'une propagation
L'opération se déroule dans un périmètre sanitaire très encadré.
"Il faut tout un protocole, en bâchant le sol pour éviter que le champignon se diffuse, et tout de suite après, enlever les morceaux de bois qui sont coupés pour aller les brûler rapidement à la périphérie de la ville. La crainte, c'est vraiment ça, que le champignon se propage" explique Stéphane Jouault, adjoint au maire, délégué à la nature en ville et à la biodiversité.
Un écologue est aussi engagé sur l'opération, il veille sur les chauves-souris. Ces animaux protégés ont l'habitude de s'installer dans ces arbres bientôt abattus. Pour les empêcher de s'y réfugier, des tubes en tissus ont été placés à l'entrée des cavités.
"C'est pour protéger les chauves-souris. Il y a 20 abris en bois qui ont été posés autour des platanes pour que les chauves-souris trouvent d'autres refuges. On va leur fermer leur maison, donc on leur a mis des maisons secondaires pour qu'elles puissent s'installer" précise Rodolphe Majurel, écologue.
Les 20 platanes abattus seront prochainement remplacés par deux nouvelles essences : l'orme, un arbre historique de Montpellier et le chêne liège de Corée.