Gérants et moniteurs d'auto-école manifestent sur les routes de Montpellier lundi 17 décembre contre la réforme du permis de conduire. Emmanuel Macron a annoncé début novembre une "baisse drastique" du prix du permis de conduire.
Une centaine de voitures était bloquée à partir du rond point de la Salaison jusqu’au rond pont de la Vieille poste lundi 17 décembre. En cause non pas les gilets jaunes, ni les lycéens, mais une manifestation des gérants et moniteurs d'auto-école. Une trentaine de véhicules s'était donnée rendez-vous à 8h30 ce matin pour protester contre la réforme des auto-écoles. "Réforme Macron : auto-école en danger", pouvait-on lire sur les affiches collées aux vitres arrières des voitures.
"Dans le cadre de la loi mobilité, on va drastiquement baisser le coût du permis", a déclaré à la presse, Emmanuel Macron, vendredi 9 novembre. Une déclaration qui inquiète les auto-écoles.
Intégrer l'enseignement du code à la scolarité faisait partie des pistes évoquées par le président de la République pour rendre le permis plus accessible. En réaction à cette annonce, Jean-Louis Bouscaren, directeur d'auto-école à Montpellier et vice-président de l'Unidec, le syndicat des auto-écoles estimait qu'on "ne peut pas vider de son sens notre mission première qui est celle de former les jeunes à la sécurité routière", le 13 novembre. L'Unidec a lancé un appel à manifester ce lundi 17 décembre partout en France.
Une TVA de 20%
Les manifestants protestent également contre l'arrivée sur le marché de plateformes qui font travailler des auto-entrepreneurs avec lesquels ils estiment ne pas pouvoir rivaliser. Aussi pour être plus compétitifs, ils réclament une baisse voire une suppression de la TVA qui s'élève à 20% et qui serait pour eux un grand pas vers le baisse du prix du permis de conduire. Ali Bouzerda, moniteur d'auto-école, a organisé la manifestation dans l'Hérault. Il explique :
On n'a pas les mêmes charges, une auto-école a des charges énormes. Il faut savoir que le TVA représente 300 à 400 euros du coût du prix du permis.
Gérard Bonnet, moniteur d'auto-école, n'est pas du même avis. Après avoir travaillé pendant 20 ans dans une auto-école "classique", il a décidé de devenir auto-entrepreneur pour l'auto-école en ligne LePermisLibre, à Montpellier. La plateforme permet "de ne pas être limité par un carcan, de s'organiser comme on veut et d'offrir un service personnalisé", déclare le moniteur, qui décide parfois de travailler jusqu'à 22 heures ou le dimanche. Il estime que c'est une évolution logique du métier. À Montpellier, quatre moniteurs exercent via cette plateforme.
Le reportage de Joane Mériot, Sylvie Bonnet et Florence Paul Paslier