Originaire de Montpellier, la neurobiologiste Catherine Dulac, qui travaille aux Etats-unis depuis 25 ans, reçoit un prix scientifique américain de 3 millions de dollars, le Breakthrough Prize, pour avoir découvert où se trouve l'instinct parental dans le cerveau de la souris.
Encore une scientifique montpelliéraine reconnue au niveau international! Après Françoise Combes, médaillée d'or hier jeudi par le CNRS pour ses recherches sur l'évolution des galaxies, c'est une neurochirurgienne, originaire de le la cité héraultaise elle-aussi, qui a été distinguée. Catherine Dulac vient de recevoir un prix prestigieux, le Breakthrough Prize, pour avoir découvert où se trouve l'instinct parental dans le cerveau de la souris, une percée qui aidera peut-être un jour à mieux comprendre les rôles adoptés par les mammifères, dont les hommes et les femmes.
3 millions de dollars pour récompenser cette Française partie aux Etats-Unis après son doctorat avec la ferme intention de revenir ensuite en France. Catherine Dulac a finalement monté son propre labo américain : elle est professeure et directrice de laboratoire à Harvard et à l'institut médical Howard Hugues.Congratulations to Catherine Dulac - awarded the Breakthrough Prize in Life Sciences for identifying brain circuits that control parenting behavior @Harvard @HHMINEWS @DulacLab https://t.co/u9JIYw4CVb pic.twitter.com/fx6d4JKUbS
— Breakthrough (@brkthroughprize) September 10, 2020
Elle a identifié sur des souris les circuits des neurones de l'instinct parental
Une récompense pour avoir scientifiquement identifié les circuits de neurones du cerveau qui, instinctivement, dictent à une souris femelle de généralement prendre soin des souriceaux, et au mâle de les attaquer, selon les circonstances (le comportement infanticidaire étant typique des mâles, d'après les chercheurs).La contribution majeure de Catherine Dulac est d'avoir montré que mâles et femelles ont chacun en eux les circuits comportementaux des deux sexes: la différence est que leurs hormones activent l'un ou l'autre des circuits, comme un interrupteur. Parfois, c'est l'autre circuit qui s'active, conduisant par exemple une mère stressée à tuer ses petits ou, encore plus spectaculaire, un mâle à s'occuper de sa progéniture lorsqu'il devient père.
Une découverte à élargir à d'autres espèces, dont les humains
La neurobiologiste à confié à l'AFP qu'elle pense que sa découverte peut s'étendre à d'autres espèces, dont les humains.Ces travaux de recherche fondamentale, bien que limités à la souris comme Catherine Dulac le souligne avec insistance, intéressent évidemment tous ceux qui travaillent sur les questions transgenres, puisque Mme Dulac a démontré qu'en chacun, le câblage masculin et féminin existent (du moins chez les souris)."Il y a un instinct, et l'instinct, c'est justement le fonctionnement de ces neurones, qui sont dans le cerveau de tous les mammifères et disent à l'animal, quand il y a des signaux sur la présence de nouveaux-nés: "Tu dois t'en occuper",
Soutenue pour ses résultats "transgenres"
Aux Etats-unis, familles ou alliés de personnes transgenres l'interpellent régulièrement pour la remercier. "Je suis une scientifique, je regarde les données, je suis neutre" précise Catherine Dulac qui se dit malgré tout touchée par ces remerciements : "Là on se dit: j'ai été utile"Quant à l'argent du prix, elle confie qu'elle en donnera une partie à des causes liées à la santé et l'éducation des femmes et aux populations défavorisées.