Christiane Lambert est au SITEVI de Montpellier. La présidente de la FNSEA, 1er syndicat agricole déplore les divergences entre Emmanuel Macron et la Commission européenne sur l'herbicide glyphosate.
La FNSEA a pris acte lundi du vote des Etats membres de l'UE en faveur d'une autorisation pour cinq ans de l'herbicide glyphosate, saluant le "pragmatisme" d'un grand nombre d'Etats et déplorant que la France ait choisi de "faire bande à part".
"Nous actons ce compromis de cinq ans qui n'a été possible que grâce au pragmatisme d'un grand nombre d'Etats membres européens et nous déplorons que la France ne s'y soit pas ralliée et ait choisi de faire bande à part", indique le principal syndicat agricole français dans un communiqué.
Dans la foulée, Emmanuel Macron a affirmé dans un tweet qu'il voulait une interdiction en France de cet herbicide controversé "au plus tard d'ici trois ans".
J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans. #MakeOurPlanetGreatAgain
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 27 novembre 2017
Un déni d'Europe
"Le glyphosate n'est pas le plus dangereux des produits. Cette proposition de M. Macron n'est pas sérieuse. C'est un déni d'Europe. Le président de l'Institut national de la recherche agronomique nous dit qu'il faut 7 à 10 ans pour trouver une sustitut. Si les politiques n'écoutent pas les scientifiques, ce n'est pas sérieux," a déclaré Christine Lambert, ce matin, sur RTL.
Sagesse pour la coordination rurale
La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français, a pour sa part "salué le signal de sagesse que Bruxelles a voulu transmettre avec le renouvellement du glyphosate pour cinq ans". "Cinq ans, c'est mieux que trois ans mais ne l'oublions pas, cette période doit être consacrée à la clarification du classement toxicologique du glyphosate, à une révision éventuelle de ses conditions d'utilisation et à la mise au point de solutions alternatives concernant le désherbage total", a jouté la Coordination.
Journée assez noire pour la Confédératio paysanne
"C'est une journée assez noire pour les paysannes et les paysans. Cela montre que leur santé n'est pas importante", a pour sa part commenté le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, déplorant que "le travail de lobbying ait bien marché".