Montpellier : débrayage au site de Sanofi contre un plan de suppression de postes

Une appel à la grève national a été lancé par plusieurs syndicats de Sanofi pour une journée de mobilisation, ce mardi 19 janvier. Le groupe pharmaceutique a prévu de supprimer 400 postes de chercheurs en France.

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A l'appel des syndicats CGT et Sud, les salariés de Sanofi Montpellier ont débrayé, ce mardi 19 janvier, pour protester contre la suppression de 400 postes en recherche et développement en France.

Fin juin, la direction du groupe pharmaceutique avait déjà annoncé un plan de restructuration portant sur 1 700 emplois en Europe, dont un millier sur le territoire national.

Les fonctions support, commerciales et les plates-formes liées à la recherche étaient concernées en priorité. Au cours d’une conférence téléphonique avec plusieurs syndicats le 8 décembre dernier, Paul Hudson, le directeur général du groupe pharmaceutique français, a précisé que 400 postes de chercheur seraient supprimés en France dans les trois prochaines années.

Une mobilisation nationale

Dix jours après l'annonce, les salariés, à l'appel de plusieurs syndicats, se sont mobilisés au niveau national. Les revendications portent sur trois axes : "Nous demandons le renforcement et l'arrêt des suppressions de postes en recherche. C'est une première chose. Nous demandons ensuite davantage de main d'œuvre, car les salariés ont de plus en plus de charge de travail, dans un contexte difficile. Pour finir, nous demandons également des augmentations de salaire", précise Fabien Mallet, coordinateur CGT Sanofi.

"Toutes ces revendications sont légitimes. Nous sommes dans une entreprise qui a réalisé 4 milliards d'euros de bénéfices et qui s'est bien portée pendant la crise de la Covid-19. Personne ne comprend ces suppressions de postes. On nous avance un plan d'économie à réaliser sur les ressources humaines. Mais, on ne demande aucun effort financier aux actionnaires. Ce n'est pas acceptable", poursuit le délégué syndical.

Le site de Montpellier concerné ?

Le site de Strasbourg, centré sur l’immuno-oncologie, devrait faire les frais de cette restructuration. Les lieux concernés où se situent les départs ne devraient être communiqués aux représentants du personnel qu'à partir du 28 janvier. Mais, le site montpelliérain n'est pas à l'abri : 

"Les postes à Strasbourg vont être transférés à Paris. Dans ce cas, il ne s'agit pas de suppressions de postes. Ces dernières pourraient se faire dans les trois sites de recherche et développement restants, dont Montpellier"

Sandrine Caristan, déléguée Sud-Sanofi

"Il n'y a plus de pilote dans l'avion. La direction du groupe ne considère plus ses salariés même quand tout va bien, comme en ce moment. Cela fait longtemps que ça dure", ne décolère pas la déléguée Sud-Sanofi, Sandrine Caristan. En poste depuis 35 ans, elle a vu le nombre d'employés montpelliérains baisser au fil des années :

Il y a dix ans, nous étions 1 500. Aujourd'hui, nous sommes à peu près 900. Ce sont des couloirs entiers de notre site qui ont été désertés

Sandrine Caristan, déléguée Sud-Sanofi

Un changement d'orientation du groupe

La direction du groupe pharmaceutique a assuré se concentrer à l'avenir dans des "centres d'excellence" comme l’oncologie, l’immunologie, l’hématologie, les maladies rares, les vaccins.

Toujours selon le groupe, près de 2 milliards d’euros par an seraient investis dans la R&D de ces centres d'excellence sur les trois prochaines années. La recherche serait, elle, regrouper sur la région parisienne, à Vitry, ou en région lyonnaise. La direction de Sanofi s'est engagée en juin dernier à ne fermer aucun site et à se limiter à des départs volontaires.

Du côté des salariés, des assemblées générales devront définir la suite de la mobilisation : "Nous avons toujours la mission de délivrer des médicaments. Nous réfléchissons donc à quels moyens mettre en œuvre par la suite pour se faire entendre", fait savoir Fabien Mallet.

"Nous espérons que les annonces du 28 janvier poussent la mobilisation et forcent les collègues à sortir protester", conclut Sandrine Caristan.

 

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