Le prêt garanti par l'Etat, le PGE a été accordé à 97% des entreprises qui l'ont solllicité. Mais certaines n'ont pu y prétendre ne remplissant pas toutes les conditions. Si cela reste marginal, le non octroi de ce prêt sans intérêt met certaines, très petites sociétés, dans l'embarras.
Il s'appelle Benjamin. Avec deux autres associés, il a eu l'idée il y a bientôt 3 ans de créer une entreprise de sports connectés à deux pas de Montpellier. Un concept innovant. L'équivalent n'existait pas à l'époque en France et encore moins dans le sud.
1 million d'euros d'investissement
Pour lancer le projet, les créateurs vont investir dans des simulateurs. Le temple du sport connecté et du virtuel est une salle à la pointe du progrès digital. 15 simulateurs vont rejoindre Baillargues. Prix entre 10 000 et 60 000 euros l'unité. Le plus impressionnant est un simulteur de ski, unique en France que les professionnels utilisent pendant la morte saison. Pendant deux ans et demi, l'affaire prospère et attire un public curieux et passionné de sports.Coup d'arrêt
La crise sanitaire met un coup d'arrêt à l'expansion de la jeune entreprise héraultaise. Pendant 3 mois, les 2.000 m2 de hangar ne voit plus personne. La trésorerie de la petite start-up ne résiste pas à la fermeture imposée par la situation sanitaire qui frappe le pays.Le déconfinement est un soulagement. Les gérants mettent en place un protocole, distanciation, gel, masque, pour pouvoir accueillir du public dans les meilleurs conditions et limitent l'accès. Mais devant la chute du chiffre d'affaires, ils cherchent à obtenir un prêt garanti par l'Etat, le fameux PGE qu'ils n'obtiennent pas.
On est une jeune société, on a pas constitué un matelas suffisant pour tenir une situation difficile comme aujourd'hui. On avait sans cesse réinvesti pour améliorer la salle et commencé à préparer le développement en franchise dans d'autres villes françaises, comme Nantes. Mais la Covid est arrivée au pire moment pour nous alors que les charges continuaient à courir.
Un PGE de 50 000 euros
L'entreprise a dégagé un chiffre d'affaires de 610 000 euros en 2019. Le prêt garanti par l'Etat est lui conditionné à hauteur de 25% de l'exercice précédent. La jeune société de l'est montpelliérain aurait donc pu prétendre à un prêt équivalent à 150 000 euros. Elle ne sollicitera finalement que 50 000 euros auprès de son organisme bancaire pour tenir jusqu'à la fin de l'année.On n'a pas réussi à obtenir le PGE. Même si notre banque continue de nous soutenir avec des facilités comme le rallongement de la durée du crédit, le différé du découvert exceptionnel parce qu'elle croit dans le projet, cela n'a pas suffit. En fait, on a pas eu un CA suffisant depuis la réouverture en juin. Ceci s'explique car notre activité est saisonnière. Nous, on fonctionne surtout en automne en hiver et au printemps. Moins l'été. Ces 50.000 euros du PGE devaient nous permettre de payer les salaires et le loyer et c'est là où c'est compliqué pour nous, d'autant que l'on avait mis en place un plan de réduction des charges de l'entreprise.
12.000 entreprises de l'Hérault ont eu recours au PGE
Toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, peuvent y prétendre. Entreprise individuelle, SAS ou SARL, micro-entrepreneurs ou professions libérales, quel que soit leur statut juridique ou leur secteur d’activité, peuvent bénéficier du prêt garanti de trésorerie de la BpiFrance (PGE), à l’exception des SCI et des entreprises en redressement judiciaire, des établissements de crédit et les sociétés de financement. La Fédération Bancaire Française propose d'aider les entreprises pour monter leur dossier en cas de difficulté.Le dispositif est applicable aux prêts consentis depuis le 16 mars dernier et s’applique jusqu’au 31 décembre 2020, et un PGE saison devrait être mis en place pour les entreprises saisonnières.Le PGE est un prêt garanti à hauteur de 90% par l'Etat moyennant une commission de 0,25%, mais les banques ne prennent aucun intérêt, il est gratuit. Il est remboursable sur un an et peut être amorti sur 5 ans dans certains cas mais il faut en faire la demande. Dans l'Hérault près de 12 000 entreprises en ont fait la demande avec un taux d'acceptation de 97%
A Baillargues, Benjamin Faure et ses associés vont tout faire pour sauver leur entreprise. Benjamin est seul au commande, il ne compte pas ses heures et a décidé d'ouvrir 7 jours sur 7. Les 8 autres salariés sont en chômage partiel jusqu'à ce que l'entreprise reprenne des couleurs. En décembre prochain, ce temple des sports connectés devrait fêter ses 3 ans d'éxistence.