A 4 jours des championnats d'Europe de natation, les nageurs en eau libre du 3MUC natation et de l'Équipe de France achèvent leur préparation à Montpellier. Encadrés par l'exigeant Philippe Lucas, ils peaufinent leur condition physique pour arriver au top de leur forme dés cette fin de semaine.
C'est dans une ambiance studieuse que les nageurs en eau libre du groupe France ont enchaîné les longueurs ce lundi dans la piscine extérieure du centre nautique neptune du quartier de la Mosson à Montpellier. Avec une chaleur à la limite du soutenable pour des nageurs qui ont dû composer avec une eau avoisinant les 30 degrés.
Une préparation intensive d'affûtage
Le tout chapeauté par le charismatique Philippe Lucas, et son traditionnel triptyque chronomètre-casquette-lunettes de soleil, non sans rappeler la grande époque du tandem qu'il formait avec Laure Manaudou.
Aujourd'hui salarié au 3MUC et entraîneur d'un pool de nageurs en eau libre pour l'Equipe de France, dont la triple championne du monde en eau libre Aurélie Muller. C'est dans ce rôle hybride qu'il entend bien mener ses poulains vers les sommets européens pour des séances individualisées et très exigeantes.
L'ambition reste l'eau libre. Mais c'est une discipline très aléatoire où le meilleur peut finir trentième. En natation c'est plus lisible. Les courses durent entre 1 et 2 heures selon les distances et des problèmes peuvent se créer relativise le coach.
A l'approche du championnat d'Europe, l'heure est à l'affûtage. Une phase qui consiste à la fois à résorber la fatigue générée par les préparations physiques très éprouvantes et à maintenir une condition physique optimale. Les séances sont donc plus courtes mais plus intenses.
Je suis en période d'affûtage qui est assez facile car on nage pas beaucoup. J'ai fait 5000 m avec des tranches de 25 à 100 mètres très appuyées pour travailler les allures de course détaille David Aubry, licencié au 3MUC Montpellier natation et champion de France de la discipline en 2018.
"Certains ont besoin de nager et d'avoir de l'intensité. D'autres ont plus besoin de récupérer. Il faut leur donner de la fraîcheur et de la tonicité et garder un certain travail. C'est un mélange mais très propre a chacun. a une semaine dix jours de l'échéance chacun ne fait pas du tout le même entraînement" précise cependant Philippe Lucas.
Une adaptation difficile à la température de l'eau
Dans une eau à 30 degrés, difficile pour les cinq nageurs présents d'exprimer la pleine mesure de leurs qualités.
Normalement t'as une sensation de force dans l'eau mais la tu tournes les bras et tu ne peux pas accélérer. C'est comme un jacuzzi sans bulles, c'est très dur préfère sourire Sharon Van Rouwendaal, championne olympique 10 km nage libre et licenciée à Montpellier.
En effet, nager dans de l'eau très chaude empêche les variations de rythme et crée une certaine monotonie.
"C'était très compliqué ces dernières semaines car l'eau est beaucoup trop chaude avec 30 degrés . Il faudrait qu'elle soit à 26.5°. Ca rend les efforts à haute intensité très complexes" déplore le coach tricolore.
Autre nouveauté, le règlement international impose le port des combinaisons en néoprène lorsque l'eau avoisine les 18 degrés.
Ce qui n'est pas bon pour nos nageurs plutôt légers et techniques. Ces combinaisons favorisent les nageurs plus solides et moins forts techniquement. C'est que du business. A glasgow l'eau sera froide... peste l'entraîneur natif de Melun.
Pour Glasgow et dans une eau en dessous de 20 degrés, le coach et ses nageurs en eau libre restent prudents mais ambitieux.
Ils espèrent bien ramener quelques médailles. Une moisson qui serait bienvenue après le travail réalisé à Montpellier. Pour faire mieux que lors du dernier euro à Londres en 2016.
Avec 9 médailles, les nageurs tricolores avaient enregistré leur plus mauvais bilan depuis 2002 à Berlin.
Début des hostilités vendredi.