Entre crise sanitaire et manque de places, il faut parfois s’armer de patience pour passer l’examen de conduire. Une situation inconfortable pour les candidats et leurs instructeurs.
Les révisions du code de la route, l’examen, une vingtaine d’heures de conduite… Puis trois à quatre mois d’attente pour obtenir une date de passage de permis. "Des bouchons" au niveau du planning : c’est le casse-tête au sein de nombreuses auto-écoles, entretenu ces derniers mois par les périodes de confinement. "Ça crée de la tension avec les parents d’élèves", reconnaît Ilias Jemrhili, gérant d’un établissement de Maraussan, près de Béziers dans l'Hérault.
Des clients qui ont le code et qui veulent passer la conduite chez nous, on les refuse. Niveau conduite, on ne peut pas respecter les délais. On a beaucoup ralenti les créneaux de conduite pour les élèves formés en juillet, pour pouvoir les présenter en septembre.
Sarah, titulaire du permis, en témoigne. Elle a eu à déplorer "deux mois d’attente après la fin de [ses] leçons de conduite". "On perd des capacités qu’on avait, parce qu’on ne conduit pas tous les jours", explique-t-elle. Alors une fois les formations finies, les écoles proposent du "maintien à niveau". Des heures en supplément qui sont, évidemment, facturées."
Places "divisées par deux"
"On est en attente comme les élèves, assure Sarah Jemrhili, monitrice. Si je pouvais donner des places à mes élèves, je le ferais deux jours ou une semaine après la fin de leur formation. Mon but, ce n’est pas de les faire attendre. C’est de les servir et le plus vite possible." D'après les représentants des auto-écoles, près de 350.000 personnes patienteraient à travers la France pour passer devant un examinateur.
Mais la date dépend des places attribuées par la préfecture. "Le 6, j’ai fait passer mes sept élèves du mois d’août, expose Ali Bouzerda, à la tête d’une auto-école montpelliéraine. J’ai mes places qui ont été divisées par deux depuis le mois de juin. Les places pour le mois de septembre n’ont pas été encore ouvertes. On ne sait même pas quand nos prochains élèves vont pouvoir passer le permis." Outre le contexte sanitaire, les syndicats expliquent cet embouteillage par la multiplication des tentatives par candidat et surtout, par un éternel problème : la pénurie d’inspecteurs.