Djamel Boumaaz a été condamné à six mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité, ce mercredi, pour avoir démâté en 2016 un drapeau arc-en-ciel, le lendemain du jour de la lutte contre l'homophobie. Les associations se félicitent de cette sanction inédite. Il va faire appel.
C'est une peine inédite qui a été infligée à Djamel Boumaaz, élu ex-FN, mercredi 20 février, dans l'affaire du drapeau arc-en-ciel. 6 mois de prison avec sursis et 5 ans d'inéligibilité.
Poursuivi pour appel à la haine ou la violence pour avoir démâté le drapeau symbolique des LGBTQI, le conseiller municipal s'attendait à un rappel à la loi. Mais il a été sanctionné lourdement par le tribunal correctionnel.
Le 18 mai 2016, lendemain de la journée mondiale de la lutte contre l'homophobie et la transphobie, Djamel Boumaaz, élu conseiller municipal de la ville de Montpellier en 2014 sur la liste FN, avait décroché ledit drapeau arc-en-ciel, étendu par la mairie en signe de solidarité, avant de partiellement l'enterrer.
En agissant de la sorte, le conseiller municipal entendait "alerter l'opinion publique sur le lobby LGBT", qui infiltre "institutions, collectivités, écoles et bientôt nos crèches".
Le maire de Montpellier, Philippe Saurel, s'est réjoui sur Twitter de la décision du tribunal "condamnant un comportement contraire aux valeurs de la République." Il avait porté plainte contre l'élu.
Très attaché au principe de tolérance, à la lutte contre toutes les formes de discriminations et suite au signalement de la Ville, je me réjouis de la décision prise par le tribunal condamnant un comportement contraire aux valeurs de la République. @montpellier_ @Montpellier3m https://t.co/iXlo2NPbiN
— Saurel Philippe ⭐️⭐️ (@Saurel_P) 20 février 2019
Deux associations, ADHEOS et ANGEL (Association de jeunesse LGBT+ Montpellieraine), s'étaient porté partie civile dans cette affaire. Elles se sont félicitées, dans un communiqué, de la lourde sanction prononcée.
Sur sa page Facebook, l'élu qui a depuis quitté le parti d'extrême droite, a quant à lui déclaré qu'il ferait appel de cette "sanction pas comme les autres".Nous nous félicitons de ce coup d'arrêt à l'homophobie de Monsieur Djamel Boumaaz, coutumiers des provocations, à l'inverse d'un comportement exemplaire que tout citoyen est en droit d'attendre d'un élu politique responsable. (...) L'homophobie n'est pas une opinion mais un délit comme le rappel cette condamnation exemplaire.