C'est un projet à 109 millions d'euros qui se trouve reporté à cause d'une faille informatique : celui de la modernisation de la station d'épuration Maera, qui déborde régulièrement. Une faille informatique sème le doute sur la régularité des appels d'offres. Ils viennent d'être annulés.
On ne sait pas encore de combien de temps sera retardé le chantier de modernisation de la station d'épuration Maera, mais il faudra compter au minimum 15 à 18 mois. Car des informations confidentielles concernant le marché passé par Veolia et Suez auraient été divulguées, contraignant Montpellier Méditerranée Métropole à suspendre la procédure.
Plateforme informatique "poreuse"
A l'origine de cette fuite : l'utilisation d'un vulgaire fichier informatique collaboratif non sécurisé. La métropole de Montpellier était au courant depuis l'été 2019 et Philippe Saurel, son président (DVG), a choisi de stopper la machine :
Une plateforme informatique s'est révélée "poreuse" : elle était accessible de l'extérieur, il y a un doute donc je ne prends aucun risque.
400.000 euros de pénalités à payer
Ces travaux de mise aux normes de la station d'épuration Maera sont évalués à 109 millions d'euros hors taxes. L'arrêt de la procédure d'appel d'offres devrait générer un coût supplémentaire de 400.000 euros de pénalités à verser aux entreprises. Et les travaux vont devoir être retardés à 2022. Certains, comme le maire (DVG) de Lattes Cyril Meunier, estiment déjà que ces nouveaux délais auront du mal à être tenus :
Je ne crois pas une seconde aux 18 mois de retard : on va se prendre entre 3 et 4 ans, avec des conséquences sur l'exécution des plans d'aménagement et de développement économique de nos communes !
Objectif du chantier : une station "zéro nuisance" et autosuffisante
Face aux inquiétudes des maires des communes concernées, Montpellier Méditerranée Métropole se veut rassurante et explique que ce retard ne remet pas en cause les travaux. Il pourrait même permettre d'améliorer le cahier des charges d'un chantier qui vise à :
- supprimer tous les déversements dans le Lez lors des pluies courantes,
- supprimer les ouvrages les plus anciens et couvrir et désodoriser l'ensemble des ouvrages de la station,
- valoriser le carbone organique contenu dans les eaux usées sous forme de biogaz pour faire de Maera une station à énergie positive,
- rationaliser et pérenniser la filière de traitement des boues en créant une filière de traitement complète afin de réduire les quantités à évacuer,
- augmenter de 40% la capacité de traitement de Maera.
Un équipement obsolète
Mise en service en 2005, Maera "déborde" régulièrement à chaque intempérie. Plusieurs associations dénoncent depuis plusieurs années une installation obsolète au vu de la croissance démographique de la métropole de Montpellier.