Montpellier : un gilet jaune jette des patates sur les C.R.S, six mois de prison avec sursis

Un Lodèvois de 33 ans, interpellé à Montpellier pour avoir lancé des patates sur les forces de l'ordre lors du 14ème week-end de manifestation des gilets jaunes, a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. Son avocat, maître Bertrand, regrette une "exaspération de la justice".

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Ce trentenaire, venu de Lodève pour manifester à Montpellier avec les gilets jaunes de sa ville, a été interpellé samedi 16 février, vers 16 h. Il avait été photographié en train de lancer des projectiles sur les forces de l'ordre : projectiles qui s'avèrent être des pommes de terre.

Après avoir passé le week-end en garde à vue, l'homme est passé en comparution immédiate lundi après midi pour "participation à un groupement formé en vue de préparations de violences" et a reconnu les faits. 


Sur le moment j’étais énervé, pour plein de raisons personnelles. Je venais chaque samedi avec des amis, pour manifester. Je n’ai pas spécialement de revendications, a-t-il déclaré à l'audience selon nos confrères de Midi libre.


Lors de son interpellation, le manifestant avait prévenu les forces de l'ordre qu'il portait sur lui une matraque télescopique. Une arme de défense, pour se protéger lui-même au quotidien, et pas pour frapper les forces de l'ordre, selon son avocat commis d'office.

"C'est un jeune homme qui vient d'un milieu défavorisé et qui a souvent été maltraité dans son enfance explique Maître Rémi Bertrand. Je réfute qu’il vienne chaque semaine pour se défouler, casser du flic. Ce n’est pas quelqu’un qui s’exprime dans la violence, au contraire, c’est quelqu’un qui a peur…"

Un argument qui n'a guère convaincu les magistrats qui l'ont condamné à six mois de détention assortis de sursis et interdiction de paraître à Montpellier pendant six mois. Il devra également régler 147 € de frais de justice.

Une justice exaspérée ?

Une peine un peu disproportionnée selon l'avocat commis d'office. Maître Bertrand estime que la situation est en train de se crisper et ressent une certaine exaspération de la justice. 
 

J'ai eu à défendre deux autres personnes dans le cadre des manifestations des gilets jaunes. En dehors du lodèvois, un jeune de 24 ans a pris 8 mois avec sursis pour avoir jeté un fumigène sur les forces de l'ordre et tenté d'incendier une poubelle.

Le dernier, qui mendiait dans la rue, s'est énervé d'avoir été gazé place de la Comédie, alors qu'il ne participait pas à la manif. Il a jeté une bouteille en plastique à moitié vide vers les policiers et il a pris deux mois avec sursis !
raconte l'avocat montpelliérain.

 

"On ne condamne pas pour rien"


Un sentiment que ne partage pas du tout Christophe Barret, le procureur de la République de Montpellier, qui affirme que "la justice continue de faire son travail", qu'elle juge "toute l'année les gens qui ont commis des délits ou qui sont coupables de violence". 

En somme, que l'on ne "condamne pas pour rien à 6 mois de prison avec sursis" et que cette peine ne correspond pas, seulement, à un simple "jet de patate". 

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