Montpellier : Google ouvre son atelier numérique gratuit (et ça ne plaît pas à tout le monde)

Après Rennes, Google France a inauguré ce 15 février son deuxième atelier numérique, dans l'ancienne mairie de Montpellier. Ouverture en grandes pompes, avec tout de même des petites musiques discordantes. 

Sébastien Missoffe, directeur général de Google France, et Philippe Saurel, maire et président de la métropole de Montpellier, ont inauguré vendredi 15 février les locaux de l'atelier numérique de Google, dans l'espace tech de l'ancienne mairie, près du Polygone. 

Former gratuitement 10 000 personnes à Montpellier en 2019

L'objectif de Google est de former 10 000 personnes par an dans ses locaux (que le géant américain loue à la métropole) : entreprises innovantes, très petites ou moyennes entreprises (TPE-MPE), familles, étudiants, demandeurs d'emplois...  Une ouverture saluée par le maire de Montpellier

C'est un événement historique. Les ateliers numériques de Google participent à la réduction de la fracture numérique (Philippe Saurel).

Ces formations dispensées gratuitement par Google, Sébastien Missoffe estime qu'elles répondent au "formidable espoir de créer des emplois dans le numérique" mais aussi à la problèmatique de combler "des milliers d'emplois non pourvus en France dans le numérique". 

Google ouvre ainsi son deuxième atelier en province après celui de Rennes.

"Google, google, paye tes impôts !"

Mais pendant qu'à l'intérieur on s'affaire avec moult petits fours et cocktails inauguraux, à l'extérieur, sur le parvis du Polygone, des militants d'associations font entendre une musique un peu différente. 

Des militants d'associations se demandent ce que Google peut bien avoir (réellement) derrière la tête en proposant ces formations gratuites. Dans un communiquéLa Carmagnole, ATTAC et i-Boycott fustigent cette installation de Google à Montpellier : 

Chez les faux Bisounours de la french-tech city (fille de la start-up nation), tout irait ainsi pour le mieux dans le meilleur des mondes. Exit la fracture numérique grâce à l’évangélisation numérique by Google, le G de GAFA. Du gagnant-gagnant en somme. Sauf que le tapis rouge est déroulé ici :
➔ à l’un des champions du monde du contournement fiscal,
➔ à la plus grosse pompe à données personnelles de la planète
➔ et au principal pilleur de production informative du globe. (communiqué)

Pour Hélène Raux, d'Attac Montpellier, si Google payait tous ses impôts en France, il y aurait les moyens d'ouvrir des ateliers numériques comme celui-ci dans toutes les écoles du pays. 

Ces mouvements appellent "solennellement tous ceux qui veulent combattre l’évasion fiscale et préserver leurs données personnelles à boycotter ce nouveau Cheval de Troie de la mondialisation numérique ultralibérale"

Interrogé par France 3, au sujet de la politique fiscale de Google, Sébastien Missoffe a brillamment botté en touche, indiquant que le débat sur la fiscalité n'était pas à l'ordre du jour de ce vendredi inaugural : 

GAFA et services publics

A Montpellier, Google s'est associé avec de nombreux partenaires publics ou privés, notamment la Mission Locale ou Pôle Emploi. Les associations présentes à l'extérieur regrettent notamment que la formation pour les demandeurs d'emplois soit désormais confiée à un GAFA* au détriment de la Cyberbase publique qui serait menacée.

"Fake news" a répondu Philippe Saurel, qui s'est placé en défenseur du service public et a indiqué que la Cyberbase montpellièraine allait continuer son travail. 

Le nouvel atelier numérique de Google à Montpellier accueillera ses premières formations dès lundi 18 février, uniquement sur inscription.

* GAFA est un acronyme des géants du net, Google, Apple, Facebook et Amazon. 

Le reportage de Daniel De Barros et Enrique Garibaldi 
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité