Les caricatures de Charlie projetées sur l'hôtel de Région, la liberté d'expression rappelée par Grand Corps Malade et la Marseillaise sur la place de la Comédie : Montpellier a rendu hommage, mercredi soir, à Samuel Paty, victime de l'intégrisme islamiste.
17h. Les Montpelliérains se pressent place de la Comédie, une image rare en ces temps de pandémie et de "distance sanitaire". Tous masqués, les habitants rendent hommage au professeur de Conflans-Sainte-Honorine décapité, la semaine dernière, pour avoir évoqué en cours les caricatures de Charlie Hebdo.
La liberté d'expression avec Grand Corps Malade
Des jeunes Montpelliérains, collégiens, lycéens et étudiants, puis Grand Corps Malade, ont lu des extraits de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789. Un texte fondateur de la République française, et notamment cet article que le slameur nous a rappelé de sa voix chaude : l'article 11 sur la liberté d'expression.
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi
Une façon, comme l'a souligné le maire de Montpellier Michaël Delafosse, de témoigner de l’attachement irréductible de Montpellier aux valeurs fondamentales de la République. Tout comme cette interprétation de la Marseillaise par Barbara Derathé, une artiste lyrique formée par l'Opéra Junior, qui a clos cet hommage.
Sophie Mercier et Juliette Mörch étaient en direct place de la Comédie pour le journal de France 3 Languedoc-Roussillon.
La laïcité avec les caricatures
Après la place de la Comédie, les Montpelliérains ont été nombreux à rejoindre les rives du Lez et l'Hôtel de Région. Les fameuses caricatures, symboles de la laïcité et de la liberté d'expression pour lesquels sont tombés l'équipe de Charlie Hebdo puis Samuel Paty, ont illuminé la façade, géantes, assumées.Aucune faiblesse, aucune compromission avec les ennemis de la République.C'est un acte fort qui rejoint la décision de Régions de France de publier, avec l'Education nationale, un ouvrage rassemblant les caricatures religieuses et politiques de la presse régionale et nationale.
A Montpellier, cette journée s'est achevée par l'utime hommage au rectorat d'un homme qui est tombé pour avoir fait son métier : enseigner à ses élèves le respect des autres, la tolérance et l'attachement à la liberté.